Ghana
La police ghanéenne a suspendu trois agents mis en cause dans l’agression de journalistes qu’ils avaient frappés, dans un contexte d’inquiétude professionnelle après le meurtre d’un journaliste anti-corruption réputé.
Les policiers suspendus mercredi sont accusés d’avoir frappé trois journalistes du Ghanaian Times impliqués dans une infraction routière, qui les filmaient à Accra, le 14 mars. Parmi les journalistes, une femme a du être hospitalisée.
La violence de cette agression a choqué, dans un pays souvent salué pour son dynamisme démocratique, classé 23e sur 180 pays dans l’indice mondial 2018 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) – devant la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
Mais en janvier, l’assassinat par des hommes non identifiés du journaliste d’investigation Ahmed Hussein-Suale, qui avait révélé de graves scandales de corruption dans le monde du football africain, avait déclenché une vague d’indignation.
L’Association des journalistes du pays a qualifié l’agression des trois journalistes de “barbare, à une époque où la police est censée faire respecter la loi et non l’enfreindre”.
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“Cet incident ne doit pas s’ajouter à la liste des cas d’agressions non résolus de journalistes par des policiers. Cette culture de l’impunité doit prendre fin maintenant !”, a-t-elle ajouté.
Selon les médias locaux, depuis 2006, plus de 20 agressions de journalistes par des policiers ou des militaires n’ont fait l’objet d’aucune poursuite. Dans la plupart des cas, les journalistes étaient en train de filmer les membres des forces de sécurité.
“L’Etat n’est pas intéressé par l’ouverture de poursuites judiciaires contre ses fonctionnaires”, a commenté l’avocat Samson Anyenini, qui a défendu à plusieurs reprises des médias lors de procès au civil.
Pour le porte-parole de la police ghanéenne David Eklu, les allégations d’agressions de membres des forces de l’ordre contre des journalistes sont “prises très au sérieux”.
AFP
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