République Centrafricaine
L’Union africaine (UA) a appelé au “calme et à la retenue” en Centrafrique après la formation d’un nouveau gouvernement à la suite de l’accord de paix signé début février mais qui a été désavoué par plusieurs groupes armés.
“Le Président de la Commission appelle au calme et à la retenue, et rappelle que toute revendication doit s’effectuer dans le cadre de l’article 34 de l’accord” signé entre Bangui et les 14 groupes armés opérant en Centrafrique, a indiqué M. Moussa Faki dans un communiqué reçu mercredi.
L’article 34 de l’accord dit de Khartoum où il a été négocié indique que les signataires s’engagent à “renoncer (…) à tout recours à la force armée pour le règlement de quelque différend”. Ils peuvent saisir les facilitateurs de l’accord, l’UA en premier chef, pour “conciliation et, à défaut, arbitrage”.
Le nouveau gouvernement nommé dimanche devait être selon les termes de l’accord, “inclusif”. Mais, après qu’aucun ministère régalien n’eut changé de titulaire, cinq groupes armés signataires ont estimé être insuffisamment représentés et ont désavoué la nouvelle équipe.
Bangui doit “revoir sa copie”
Ces cinq groupes appellent Bangui à “revoir sa copie”, selon la formule du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ), petit groupe implanté dans le nord.
Un ministre, secrétaire général du parti de l’ancien président François Bozizé renversé en 2013, a démissionné lundi pour les mêmes raisons.
Lundi, le nouveau Premier ministre, Firmin Ngrebada, a pour sa part estimé que ce gouvernement “obéit aux arrangements” conclus entre les autorités et les groupes armés lors des négociations à Khartoum qui ont précédé la signature de l’accord.
Le nouveau gouvernement est “le début du processus que nous avons retenu ensemble” entre autorités et groupes armés, a tempéré M. Ngrebada, soulignant que Bangui allait “par la suite (…) élargir la base de la participation de tous à la gestion des affaires du pays”.
Cet accord de paix, soutenu par tous les partenaires de Bangui et préparé depuis 2017 par l’UA, est le huitième signé depuis le début de la crise en 2013.
Aucun des précédents accords n’a abouti à un retour de la stabilité, pas plus que la présence de la Minusca, déployée en 2014 et forte de 11.000 Casques bleus.
Riche en ressources naturelles, la Centrafrique est déchirée par la guerre depuis 2013. Près d’un quart de ses habitants ont dû fuir de chez eux et les combats sont quotidiens dans les provinces contrôlées à 80% par les groupes armés.
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