Inspire middle east
Au sommaire de ce nouvel épisode d’Inspire Middle East :
A Dubaï, entretien avec DJ Jazzy Jeff, connu pour ses collaborations musicales avec un certain Will Smith
Visite au Salon de l’Édition d’Abu Dhabi, pour découvrir la mutation du secteur de l’édition dans la région, avec le développement des livres électroniques
En Égypte, rencontre avec de jeunes créateurs du Caire qui participent au développement de la mode grande taille.
L’entretien d’Inspire : DJ Jazzy Jeff, du “Prince de Bel-Air” aux scènes internationales
Tout a commencé au milieu des années 80 lorsque Jeffrey Allen Townes, alias Jazz, rencontre Will Smith. Ensemble, ils font de la musique et partagent leur duo au sein de la série comique Le Prince de Bel-Air.
Leur plus grand succès musical est sans doute le single “Summertime” pour lequel ils sont récompensés d’un Grammy Award. Le rappeur et le DJ sont depuis inséparables et se sont encore récemment retrouvés sur scène ensemble, notamment au Royaume-Uni et en Croatie.
Avec plus de 60 disques à son actif et après une pause de dix ans, DJ Jazzy Jeff a sorti l’année dernière “M3”, son premier album en tant qu’artiste indépendant. En plus de produire son propre contenu, il se consacre à la promotion de nouveaux talents en organisant régulièrement aux États-Unis des rassemblements appelés “The Playlist”, où se mélangent toutes les générations. Il espère pouvoir intégrer des artistes arabes lors des prochaines rencontres…
Le DJ se produit aux quatre coins de la planète : en Asie, en Australie, aux États-Unis, mais aussi régulièrement au Moyen-Orient. Nous avons intercepté le globe-trotteur aux Émirats arabes unis pour en savoir plus sur ses projets.
Rebecca McLaughlin-Eastham pour Euronews : Vous êtes un visiteur régulier des Emirats, qu’est-ce qui vous plait tant ici ? Qu’est-ce qui vous fait revenir ?
DJ Jazzy Jeff : J’adore le fait que ce soit un très grand melting pot. De temps en temps, j’essaie de mixer de la musique locale. Je n’ai pas la chance de le faire autant que je le souhaiterais, car je suis tellement concentré sur ce que je dois faire. Mais, parfois, c’est bon de jouer avec la saveur locale.
C’est vrai que vous préparez un nouvel album ?
Je suis toujours en train de faire de la musique. J’ai installé un studio dans ma chambre d’hôtel et je travaille en ce moment même.
Il y aura des collaborations avec des artistes célèbres ?
Will Smith et moi, on en discute oui. Mais le problème, c’est que – de mon côté – je suis en voyage 160 jours par an, et que lui est l’une des plus grosses stars de cinéma de la planète.
Vous êtes évidemment connu et apprécié pour votre rôle dans “Le Prince de Bel Air” et vos collaborations avec Will Smith. Est-ce qu’il a été un bon coach pour votre jeu d’acteur ?
C’était un excellent coach à son insu. Au début de la série, il s’est mouillé pour moi. Je ne savais absolument pas ce que je faisais, ils m’ont juste donné une réplique, je l’ai lue et les gens ont ri. Je ne comprenais même pas pourquoi…
En tant qu’amis, est-ce que c’est facile de se critiquer mutuellement ? Jusqu’à quel point vous pouvez être honnête ?
On peut être vraiment honnêtes. Je me souviens d’une conversation après la sortie du film “After Earth” Il m’a demandé ce que j’en avais pensé. Je lui ai répondu : “Moi j’ai adoré, mais pas mon fils. Tu as été le roi pour faire des films que ma mère a adoré, que mes enfants ont adoré… Peut-être qu’il est temps de faire des films que j’apprécie moi !”
Avec ce que vous avez baptisé “The Playlist”, vous construisez une communauté de création musicale. Vous organisez des sessions d’improvisation à grande échelle chez vous, quel est l’objectif ?
On essaye de faire en sorte que les gens communiquent simplement au niveau musical. C’est comme un très grand atelier avec plein d’invités qui répondent vraiment aux besoins des gens. L’idée, c’est de reconstruire des bases qui ont été balayées par l’industrie de la musique. J’ai le sentiment que beaucoup d’artistes ont le cœur brisé et sont désenchantés par rapport à cette industrie musicale. C’est comme de réaliser que le Père Noël n’existe pas. Et il y a beaucoup d’artistes qui ne s’en remettent pas.
Vous parlez de “cœur brisé”, de musiciens et de producteurs qui ne sont pas satisfaits de l’état actuel des choses. Qu’est-ce qui va si mal ?
Le paysage est mal configuré. Il y a l’aspect musical et l’aspect commercial. Le monde des affaires a toujours été injuste envers les artistes, envers les compositeurs. Ce sont ceux qui sont le moins payés. Dans ce milieu, il y a de beaucoup d’addicts et de dépressifs… Vous êtes sur scène devant 30 000 personnes, et un quart d’heure plus tard, vous vous retrouvez seul dans votre chambre d’hôtel…
J’imagine que c’est dur de concilier ces deux aspects… Mais quant aux artistes émergents, certains les accusent de rechercher la gloire et l’argent, plutôt que de se concentrer sur leur talent créatif et sur leur public…
C’est vrai, mais je pense que c’est le business qui veut ça. C’est l’aspect commercial, et non musical, qui vous pousse à rechercher la célébrité et l’argent. Parfois, les artistes se passionnent pour une chanson ou pour une idée, mais on leur dit de laisser tomber car elle ne se vendra pas.
L‘édition se met à la page au Moyen-Orient
Pour la deuxième édition du Salon de l’Édition d’Abu Dhabi, les experts du secteur se sont réunis pour souligner le rôle crucial de la technologie pour le développement régional.
Chaque année, le citoyen arabe lit en moyenne 16 livres et consacre 35 heures à la lecture, selon les chiffres officiels. La jeune génération a tendance à privilégier les écrans plutôt que de tourner les pages. Pas étonnant que des innovations tels que les livres électroniques Kindle d’Amazon aient envahi le marché au Moyen-Orient et en Afrique du Nord l’an passé.
C’est le cas également pour la plateforme Storytel Arabia, qui propose un millier de livres version numérisée.
Lancé en 2012, Abjjad est l’une des toutes premières plateformes en langue arabe. Un véritable réseau social de lecture où les abonnés payants pour accéder à 3 000 livres numériques téléchargeables et partager leurs réactions. Pour le fondateur de la plateforme, le format interactif de l’application a été la clé de son succès.
“C’est comme un effet boule de neige. Les lecteurs veulent tous avoir un compte pour parler de leurs coups de cœur à leurs amis sur Facebook. Cet aspect de réseau social a vraiment permis de développer le lectorat et l’envie de lire”, souligne Eman Hylooz, PDG d’Abjad.
La publication numérique continue de gagner du terrain dans la région, même si de nombreux auteurs et lecteurs restent bien sûr fidèles aux livres traditionnels.
Selon le département de la Culture et du Tourisme d’Abu Dhabi, la tradition et les nouvelles formes d’édition peuvent coexister. La priorité : accroître le nombre de lecteurs, et pour ce faire, tous les moyens sont bons, comme l’explique le sous-secrétaire du département Saif Ghobasg :
“Aujourd’hui, la grande question est de savoir comment adopter les technologies modernes, principalement le livre électronique et le livre audio, pour toucher plus de monde et augmenter le lectorat.”
A l’image d’Ibrahim Nasrallah et Dima Wannous, reconnus pour leurs œuvres de fiction l’année dernière, les auteurs arabes contemporains espèrent inspirer les jeunes écrivains en herbe qui rêvent de voir un jour leurs œuvres publiées… en version numérique ou papier.
Les stylistes égyptiens voient plus grand
La capitale égyptienne a toujours été à la pointe de la mode, pour peu qu’on soit dans la mesure. Pour les femmes plus rondes ou plus grandes, trouver vêtement à sa taille n’est pas forcément chose facile…
“C’est vraiment quelque chose qui manque, nous avons trouvé le marché insuffisant. C’est cliché mais on considère encore que les femmes grandes ou grosses n’ont qu’à porter ce qui leur va. Mais ce n’est pas bien, il faut qu’elles aient aussi le choix. Nous essayons de rendre les choses attrayantes, de créer des vêtements tendance, pour se sentir belle”, raconte Rola Hussein, créatrice de la marque Mix and Match.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Égypte possède l’un des taux les plus élevés d’obésité. Avec une population avoisinant les 100 millions de personnes, les couturiers égyptiens savent à qui s’adresser.
Dans un quartier en vogue du Caire, rue Shehab, de jeunes entrepreneurs lancent leurs propres marques. Ils modélisent leurs créations et utilisent les réseaux sociaux pour promouvoir la diversité des corps et casser les stéréotypes.
Leur ennemi principal : l’industrie des médias grand public qui représente uniquement des femmes minces, à de rares exceptions près.
“C’est un marché prometteur, mais un marché très difficile. Car tous les produits ne peuvent pas forcément s’adapter à une grande taille”, nuance Zeinad Ahmed, responsable des ventes Beauty XXL.
Les créateurs sont en tout cas déterminés à changer le regard des Égyptiens, jeunes et moins jeunes, en plaçant sous le feu des projecteurs des femmes de toutes les tailles…
“Quoi que nous fassions, nous faisons tout pour rendre les femmes belles et surtout leur donner confiance en elles, sans changer ce qu’elles sont”, conclut Rola Hussein.
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