Focus africa
L’urbanisation, la gestion des flux migratoires, le problème du réchauffement climatique, des questions qui interpellent les élus locaux d’Afrique qui se sont réunis à Marrakech, au Maroc, pour en discuter dans le cadre du 8ème Sommet Africités.
Marrakech, capitale des collectivités locales d’Afrique pour le 20ème anniversaire du Sommet Africités sous le thème « La transition vers des villes et territoires durables : le rôle pour des collectivités territoriales d’Afrique ». La « Ville rouge » a accueilli du 20 au 24 novembre plus de 7 000 personnes venues discuter des questions liées au changement climatique dont l’Afrique est le continent le plus impacté. Une participation-record qui résume la gravité de la situation dont Dakar, la capitale du Sénégal, en est une parfaite illustration.
« Dakar est agressé, le niveau de la mer est monté, ce qui fait qu’on a des inondations chaque saison hivernale, nous avons l‘érosion côtière et tous ces défis font que nous devons nous réunir dans les sommets tel que ce Sommet d’Africités, sur les plateaux pour échanger, apprendre les uns des autres, mais aussi pour apporter notre contribution dans ces débats qui nous amèneront à changer l’environnement dans nos différents pays », dixit la maire de la capitale sénégalaise.
L’intégration et l’inclusion des migrants
Un changement qui passe par de nouvelles politiques de développement pour mieux affronter les défiés liés aux énergies, à l’urbanisation ou encore à la gestion des flux migratoires. À propos de la question des migrations, les experts plaident en faveur d’une prise en charge par l’intégration et l’inclusion des migrants. « Cela consiste à changer le discours, à développer de nouveaux contacts, un nouvel espace qui facilitera l’intégration et l’inclusion sociale », plaide Giulia Lavanya du Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat).
Renforcer la coopération sud-sud
Pour relever le défi de la transition vers des villes et des territoires durables, thème de ce 8ème Sommet Africités, les dirigeants locaux africains misent sur une dynamique continentale qui passe surtout par une coopération sud-sud très forte. « La coopération Sud-Sud, le partenariat Sud-Sud est la voie qu’il faut suivre… Je pense qu’il y a aujourd’hui une prise de conscience collective au niveau du continent africain, on la voit à travers la réforme de l’Union africaine, ce besoin également d’indépendance financière », soutient Salaheddine Mezouar, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et ancien président de la Cop 22.
L’indépendance financière en question
L’indépendance financière, c’est justement l’un des enjeux majeurs de la rencontre de Marrakech. La question reste une grosse préoccupation pour les leaders locaux du continent. Mais tous gardent espoir que les choses vont bouger. Et ils comptent sur les résultats de la Task Force qui a été mise sur pied et qui regroupe des institutions financières telles que la BAD et la BOAD et aussi le Fonds africain pour le développement des villes (Fodeva). « Le Fodeva consiste à avoir un véhicule capitalisé de 20 millions d’euros et qui va lever entre 500 et 1 milliard d’euros sur le marché financier. On est en train de mettre en place tous les mécanismes et on pense que les premières opérations vont se faire aux environs de 2021 », espère Jean-Pierre Elong Mbassi, secrétaire général des Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLU).
Un défi énorme pour les collectivités locales du continent bien décidées à jouer les premiers rôles dans le combat pour une Afrique durable. Cités et Gouvernements locaux unis-Afrique donne rendez-vous en 2021 à Kisumu, au Kenya, pour la 9ème édition du Sommet Africités.
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