Congo
Le raphia est une fibre de palmier utilisée depuis des siècles par les tisserands du Bassin du Congo. En associant ce matériau à la laine, une designer marocaine trouve là, l’occasion de tisser de solides liens culturels entre les deux peuples. Et Ghizlane Ouazzani se montre bien déterminée.
Capitale économique du Congo, la ville de Pointe-Noire, au bord de l’Atlantique a abrité du 15 au 17 novembre, la 5è édition du pré-festival « soul power ». Un événement qui a connu la participation de plusieurs designers venus de plusieurs pays d’Afrique.
Parmi les invités, Ghizlane Ouazzani. Et comme les autres participants, la Marocaines a partagé son savoir-faire en matière du design. Sa trouvaille : tisser en associant la laine et le raphia, un matériau utilisé depuis le XVIè siècle par les tisserands du Bassin du Congo dans lequel se trouvait jadis le célèbre Royaume du Kongo.
Et grâce à son concept « so wool », Ghizlane Ouazzani tente de tisser des liens avec la culture de cette terre congolaise qui l’a reçue pour une exposition riche en couleur.
« C’est la première fois que je teste le raphia, le raphia du Congo, c’est plus qu’un challenge d’introduire ce fameux raphia à l’intérieur de la laine », confie-t-elle.
Trouvaille bien appréciée par le public
De la laine produit de son propre bétail, car les techniques de feutrage de la designer font appel aux matières cent pour-cent bio, pour rester toujours aussi proche des méthodes des tisserands marocains d’autrefois. Parmi les ingrédients qui concourent à la réalisation de ses œuvres, figures en bonne place l’eau, le savon à l’huile d’olive, le tout couronné par des frottements qui créent la fibre.
Réunis en atelier au bord de l’océan atlantique à Pointe-Noire, en compagnie de quelques amis et apprentis du design, c’est de cœur joie que Ouazzani a partagé tout ce savoir-faire, au grand bonheur des participants. Dans ce cadre détendu et agréable, même les enfants ont pris plaisir à s’y atteler.
Lors de son exposition à l’institut français du Congo (IFC) de Pointe-Noire, le public a découvert l’air médusé, les œuvres textiles de Ouazzani qui habillent, subliment murs et sols.
« Les éléments qui sont utilisés me font penser à la couverture que nous en patois, on appelle vounga », a déclaré Jussie Nsana, une artiste-peintre du Congo Brazzaville, en admirant l‘étole faite par Ouazzani.
« Les tableaux sont magnifiques. Quand j’ai vu la photo, je pensais que c‘était une peinture classique, mais en fin de compte, c’est effectivement un travail d’artiste à partir de la soie », a révélé un visiteur, passionné des arts africains.
Les prix des œuvres artistiques de Ghizlane Ouazzani oscillent entre 150 et 500 euros. Mais pour l’artiste, relier de ses mains les différents tissus africains pour ne faire qu’un, est un grand honneur qui n’a pas de prix.
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