Libye
Les autorités nord-coréennes ont vivement réagi à une menace de Washington d’utiliser le modèle libyen pour obtenir la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne. Donald Trump a dû opérer un rétropédalage pour sauvegarder le sommet avec son homologue nord-coréen.
Les tensions se sont quelque peu ravivées entre les Etats-Unis et la Corée du Nord à l’approche d’un sommet entre les deux pays qui doit en principe se tenir le 12 juin à Singapour. Après une rhétorique de la violence, en effet, les deux dirigeants ont accepté d’accorder leurs violons sur une rencontre afin de concilier leurs différends.
Sauf que, Kim Jong Un, le leader nord-coréen refuse d’assimiler cette rencontre à une défaite. Il a notamment réitéré qu’en aucun cas les menaces américaines ne lui feront renoncer à son projet nucléaire. Un revirement opéré ce mercredi par la voix de son ministre adjoint des Affaires étrangères Kim Kye Gwan.
“Si les Etats-Unis tentent de nous mettre au pied du mur pour nous forcer à un renoncement nucléaire unilatéral, nous ne serions plus intéressés par un tel dialogue”, a-t-il lancé, faisant de nouveau régner un doute sur la tenue effective de ce sommet.
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Pas de modèle à la Kadhafi
Si la Corée du Nord durcit de nouveau le ton, c’est surtout qu’elle a du mal à digérer – évidemment une référence mal placée du nouveau conseiller américain à la défense nationale, John Bolton. Invité récemment sur Fow News, il a évoqué “le modèle libyen de 2003, 2004” pour la dénucléarisation promise par le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.
Il faisait ainsi allusion à l’abandon en décembre 2003 par le colonel Kadhafi, qui dirigeait alors la Libye, de son programme de développement de l’arme nucléaire. Pourtant, en dépit de cet abandon acquis par l’occident au bout de négociations, le leader libyen a été tué lors d’un soulèvement soutenu par des bombardements de l’OTAN.
Il s’agit d’une “tentative sinistre d’imposer à notre digne Etat le destin de la Libye et de l’Irak”, a vivement réagi le haut-diplomate nord-coréen, évoquant son “indignation”.
Jeudi, le président Donald Trump a pris le contre-pied de son conseiller à la sécurité nationale, assurant que “le modèle libyen n’est pas du tout ce que nous avons en tête”.
Pour beaucoup d’observateurs, le Printemps arabe qui a abouti à la mort de Mouammar Kadhafi et à la guerre civile en Libye n’a été qu’un prétexte pour les occidentaux de punir l’ancien leader pour ses ambitions nucléaires. Sept après sa mort, la Libye n’est plus que l’ombre d’elle-même, déchirée entre crises politique et sécuritaire.
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