Angola
Le président angolais Joao Lourenço a démis de ses fonctions lundi le chef d‘état-major de son armée, le général Geraldo Sachipengo Nunda, un mois après sa mise en cause par le bureau du procureur général dans une affaire de corruption.
Dans un communiqué, M. Lourenço a annoncé sans commentaire son remplacement par le général Antonio Egidio de Sousa Santos.
Le 26 mars, le procureur général adjoint du pays, Luis Benza Zenga, avait révélé l’inculpation du général Sachipengo Nunda et de trois autres officiers supérieurs dans une enquête portant sur une fraude chiffrée à 50 milliards de dollars.
Depuis son arrivée au pouvoir en septembre dernier, M. Lourenço a fait de la lutte anticorruption une de ses priorités.
Il n’a pas hésité à limoger de nombreux proches de son prédécesseur José Eduardo dos Santos, qui lui a cédé les rênes du pays après un règne sans partage de trente-huit ans pendant lesquels il a mis l‘économie du pays en coupe réglée.
Un des fils dos Santos, José Filomeno, a été récemment inculpé pour une tentative de détournement de 1,5 milliard de dollars alors qu’il dirigeait le fonds souverain du pays.
Sa fille Isabel dos Santos fait elle l’objet d’une autre enquête portant sur des virements suspects alors qu’elle exerçait les fonctions de PDG de la compagnie pétrolière nationale Sonangol.
Outre ces cas emblématiques, des dizaines de hauts fonctionnaires ou patrons d’entreprises publiques ont été récemment remerciés.
Plusieurs autres hauts responsables de l’armée ont été limogés lundi par le président, dont deux adjoints du chef d‘état-major limogé et le chef des services de renseignements extérieurs.
Cette décision a été prise malgré le vote d’une loi imposée par l’ancien président dos Santos, quelques semaines avant la fin de son mandat, qui gelait pour huit ans les nominations aux principaux postes d’encadrement des forces de sécurité.
Les relations sont tendues depuis plusieurs mois entre MM. Lourenço et dos Santos.
Toujours chef du Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) au pouvoir, l’ancien chef de l’Etat a annoncé qu’il en rendrait les clés au plus tard dans un an, alors que les partisans de son successeur exigent un départ plus rapide.
AFP
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