Ethiopie
La coalition au pouvoir en Ethiopie (EPRDF) se réunira à partir de dimanche pour désigner le successeur du Premier ministre Hailemariam Desalegn, qui avait annoncé sa démission en février, a rapporté mercredi la radio-télévision Fana, proche du régime.
C’est la première fois en 27 ans de règne de la coalition du Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens qu’un Premier ministre quitte ses fonctions, et l’incertitude la plus totale plane sur l’identité de son successeur.
Celui-ci sera choisi par les 180 membres du conseil de l’EPRDF, une coalition de quatre partis constitués sur une base régionale et ethnique.
Le conseil se réunira après une rencontre entre les 36 membres du comité exécutif de l’EPRDF qui débutera dimanche, a rapporté Fana.
“A la fin de la réunion du Comité exécutif, le conseil de l’EPRDF se réunira pour élire un président de l’organisation”, lequel deviendra Premier ministre, a indiqué Fana en citant l’un des hauts responsables de la coalition, Shiferaw Shigute.
Ancien ministre de l’Éducation, M. Shiferaw est l’un des trois favoris pour remplacer M. Hailemariam, issu du même parti que lui, le Front démocratique des Peuples du sud éthiopien (SEPDM).
Les autres candidats les plus couramment cités pour succéder à M. Hailemariam sont le chef de l’Organisation démocratique du Peuple oromo (OPDO), Abiy Ahmed, et le président du Mouvement national démocratique Amhara (ANDM) et actuel vice-Premier ministre, Demeke Mekonnen.
La démission de M. Hailemariam a étalé les divisions au sein de l’EPRDF et les observateurs n’excluent pas que la coalition implose si un consensus n’est pas trouvé sur le nom du prochain Premier ministre.
Au lendemain de la démission de M. Hailemariam, l‘état d’urgence a été décrété le 16 février, qui interdit notamment toute manifestation.
Un premier état d’urgence instauré entre octobre 2016 et août 2017 avait ramené, au prix de milliers d’arrestations, un calme relatif dans le pays, confronté à un mouvement de contestation antigouvernementale sans précédent depuis l’arrivée au pouvoir de l’actuel régime, en 1991.
Le mouvement de protestation avait débuté fin 2015 en région oromo (sud et ouest), la plus importante ethnie du pays, puis s‘était étendu courant 2016 à d’autres régions, dont celle des Amhara (nord). Sa répression a fait au moins 940 morts.
Ces manifestations étaient avant tout l’expression d’une frustration des Oromo et des Amhara, qui représentent 60% de la population, face à ce qu’ils perçoivent comme une sur-représentation de la minorité des Tigréens au sein de l’EPRDF.
AFP
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