Nigéria
“Tutu” surnommée la “Mona Lisa africaine” poursuit sa belle envolée sur le marché de l’art. Ce portrait emblématique venu du Nigeria a été vendu ce mercredi à Londres à un prix record de 1 205 000 euros, soit quatre fois ses estimations.
La peinture réalisée par le non moins célèbre peintre nigérian Ben Enwonwu, considéré comme le père du modernisme au Nigeria, avait disparu depuis plusieurs années, jusqu‘à ce qu’il soit retrouvé en décembre 2017, dans un appartement à Londres.
Cette peinture – extraite d’une série de trois pièces – de la princesse Ife Adetutu Ademiluyi d’ethnie yoruba par un artiste igbo est très vite devenue un symbole de la réconciliation nigériane après la guerre pour l’indépendance du Biafra (1966 à 1970).
Dans une vente éclair organisée par la maison Bonhams de Londres dans le cadre de son programme Africa Now, le tableau a été acquis au téléphone par un enchérisseur dont l’identité n’a pas été dévoilée à 1 205 000 euros. Une somme bien au-delà des attentes des commissaires-priseurs qui estimaient l‘œuvre à maximum 300 000 euros.
Une autre peinture d’Enwonwu, Negritude, s’est vendue pour 100 000 euros à la vente aux enchères.
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“Le portrait de Tutu est une icône nationale au Nigeria, et d’une grande importance culturelle”, a déclaré Giles Peppiatt, directeur de l’art africain moderne de Bonhams. “Je suis ravi que cela ait suscité autant d’intérêt et établi un nouveau record du monde pour l’artiste.”
L’artiste “n’a pas simplement représenté la jeune fille, il a représenté toute la tradition. C’est un symbole d’espoir et de régénération au Nigeria, le symbole du phénix renaissant de ses cendres”, s’extasiait début février le romancier nigérian Ben Okri qui confie avoir “passé des heures à regarder [le tableau] et à rattraper le temps perdu”.
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