Libye
Le Far West libyen n’est pas prêt de connaître son bout du tunnel. Le double attentat de mardi dernier a enregistré une réponse aussi sanglante que l’acte posé. Des extrémistes, faits prisonniers par l’armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar, ont tout simplement été liquidés.
Le sang appelle le sang, dit le vieil adage. Et en Libye, son illustration ne cause aucun problème. Dix islamistes faits prisonniers par l’armée de libération libyenne ont fait les frais du double attentat de mardi, commis devant une mosquée. Ils ont été exécutés par un officier de ladite armée ce mercredi, en réponse à cet attentat qui a fait plus de 100 morts et de nombreux blessés.
Parmi les morts, un haut gradé de l’armée nationale libyenne, ce qui pourrait expliquer la sanglante réponse.
L’homme qui a liquidé les islamistes n’est autre que Mahmoud Al Werfalli. Selon l’armée nationale libyenne, le bourreau est sensé être en prison. Mais des photos le montrent en train d‘éliminer les prisonniers islamistes, qui n’ont eu droit à aucun jugement. Selon certains, l’exécution des djihadistes serait l’activité favorite de Mahmoud Al Werfalli.
Mahmoud Al Werfalli, le pistolero de l’Est libyen
La scène est digne d’un film hollywoodien. Sur l’une des nombreuses photos prises pendant les exécutions, l’on peut clairement voir Al Werfalli en tenue militaire, debout devant les prisonniers vêtus de tenues bleues, agenouillés, les yeux fermés par un bandeau noir et les mains liées dans le dos.
Al Werfalli n’a pas fait dans la dentelle. Sur une première photo, armé d’un fusil d’assaut, le pistolero loge une balle à bout portant dans la tête d’un des djihadistes. Sur la seconde photo, l’on peut voir que le « travail » d’Al Werfalli a déjà été fait. En effet, il se tient face à sept islamistes étendus au sol, tous morts.
Toutes les dix exécutions se sont déroulées en soirée sur la place de la mosquée d’Al Radwan, le lieu même de l’attentat de mardi dernier. Ce choix de lieu sonne comme une volonté par l’armée de libération libyenne de symboliser sa réponse envoyée aux islamistes. Comme un pied de nez fait aux djihadistes.
Mahmoud Al Werfalli (qui a pour habitude de filmer ses exécutions) n’en n’est pas à ses premières tueries. Le pistolero s’est déjà illustré à Benghazi dans un bon nombre d’exécutions, toutes extra-judiciaires. C‘était dans le contexte de la guerre d’environ quatre ans qui avait opposé les extrémistes aux hommes du très controversé mais célèbre maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen.
Le bourreau de Benghazi est activement réclamé par la CPI (Cour pénale internationale). Mais l’armée nationale libyenne n’est visiblement pas prête à lâcher son pistolero, arguant que ce dernier est jugé à Benghazi.
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