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Éthiopie : grands projets et tensions autour de l’accès à la mer

Éthiopie : grands projets et tensions autour de l’accès à la mer
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed s'exprime, la région d'Oromia, au sud-ouest de l'Éthiopie, le 16 juin 2021.   -  
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Ethiopie

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed poursuit son ambitieux programme de transformation du pays. Après l’inauguration du méga-barrage de la Renaissance sur le Nil en juillet, il prévoit désormais la construction du plus grand aéroport d’Afrique et d’une centrale nucléaire.

Ces projets s’inscrivent dans sa volonté de réduire la dépendance de l’Éthiopie à l’aide étrangère et de stimuler la croissance économique. Dans la capitale Addis-Abeba, de nombreux investissements ont été réalisés : création de parcs, musées, pistes cyclables et centres de conférence, tandis que le pays ouvre progressivement son économie aux investisseurs étrangers avec la mise en place d’une bourse et l’ouverture du secteur bancaire.

Tensions régionales

Cependant, les défis sécuritaires et géopolitiques restent majeurs. L’Éthiopie, pays enclavé, cherche à retrouver un accès souverain à la mer Rouge, perdu après l’indépendance de l’Érythrée en 1993. Les relations avec ce voisin se sont détériorées, chacun accusant l’autre de préparer un conflit. L’Égypte, qui dépend presque entièrement du Nil pour son approvisionnement en eau potable, reste méfiante vis-à-vis du barrage et a renforcé ses alliances dans la région, notamment avec l’Érythrée et la Somalie, pour protéger ses intérêts stratégiques. Ces tensions ravivent le risque de conflits régionaux et compliquent les ambitions de développement du pays.

Instabilité intérieure

À l’intérieur du pays, l’instabilité persiste malgré la paix signée dans le Tigré en 2022. Les régions d’Amhara et d’Oromia sont secouées par des insurgences ethniques et des violences récurrentes, avec des enlèvements et des massacres touchant les populations civiles. Amnesty International dénonce un « cercle vicieux d’injustices », tandis que la pauvreté augmente : près de 43 % des Éthiopiens vivent sous le seuil de pauvreté, contre 33 % en 2016. L’essor économique d’Addis-Abeba contraste avec la précarité des régions périphériques, où le sentiment d’injustice nourrit tensions et révoltes. L’Éthiopie se trouve ainsi face au défi de concilier grands projets de développement, stabilité économique et sécurité intérieure, dans un contexte régional et interne particulièrement fragile.

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