Bienvenue sur Africanews

Merci de choisir votre version

Regarder en direct

Infos

news

Présidentielle au Cameroun : l’opposition en campagne contre la longévité de Biya

Des gens assis sous des affiches électorales du président Paul Biya, à Yaoundé, au Cameroun 5 octobre 2018   -  
Copyright © africanews
AP Photo/Sunday Alamba

Cameroun

À quelques semaines d’une élection qui pourrait prolonger les 43 ans de règne du président le plus âgé du monde, deux candidats majeurs de l’opposition camerounaise ont lancé leur campagne dimanche à Douala, un jour après l’ouverture officielle de la campagne le 27 septembre.

Paul Biya, 92 ans, a passé près de la moitié de sa vie à la tête du pays et est désormais le deuxième plus ancien dirigeant africain en exercice. S’il remporte un huitième mandat de sept ans lors du scrutin du 12 octobre, il pourrait rester au pouvoir jusqu’à près de 100 ans.

Après un nombre record de 83 candidats, les autorités électorales n’en ont retenu que 12 pour figurer sur le bulletin de vote, dont le président sortant. Si les onze candidats de l’opposition reconnaissent la nécessité de s’unir derrière une candidature unique, ils peinent à s’entendre sur l’identité de ce leader.

À Douala, des centaines de personnes ont assisté au rassemblement de Bello Bouba Maigari, ancien ministre du tourisme âgé de 78 ans, qui cherche à former une coalition de personnalités de l’opposition afin de séduire les quelque huit millions d’électeurs inscrits. Au cours de la campagne, M. Maigari a accueilli Ateki Seta Carson et Akere Muna, deux candidats qui ont quitté la course pour se rallier à sa candidature. Ces alliances partielles illustrent les efforts de l’opposition pour s’organiser face à la longévité et à l’expérience de Paul Biya.

Alors que des appels à une coalition plus large sont lancés pour inclure Issa Tchiroma Bakary, un autre candidat majeur, le paysage de l’opposition reste fragmenté. Cabral Libii, 45 ans et ancien journaliste, a tenu son premier rassemblement historique derrière le stade Omnisports de Yaoundé, après s’être vu refuser à plusieurs reprises certaines autorisations par les autorités. Initialement attendu par 100 000 participants, le rassemblement n’a attiré qu’environ 500 personnes, mais il symbolise la volonté de certains candidats de contester la continuité du pouvoir.

Le contexte électoral reste fragile : la plupart des scrutins passés ont été confrontés à des interrogations sur leur crédibilité, les autorités électorales étant souvent accusées de favoriser Paul Biya. Certains responsables électoraux avaient par ailleurs exercé des fonctions au sein du gouvernement Biya. En outre, la limite de deux mandats présidentiels, supprimée en 2008, illustre la possibilité pour le président sortant de prolonger son règne quasi indéfiniment.

Voir plus