Japon
Lancé pour rapprocher quatre villes japonaises de partenaires africains, un projet d’échanges culturels a été abandonné sous la pression d’une rumeur sur l’immigration. Cette affaire révèle la puissance des fausses informations et la sensibilité de l’opinion japonaise sur la question migratoire.
Fin août, quatre municipalités japonaises, Kisarazu, Imabari, Nagai et Sanjo, avaient été désignées pour accueillir un programme de coopération avec le Ghana, le Nigeria, le Mozambique et la Tanzanie. L’objectif affiché était de renforcer les liens culturels et éducatifs, notamment par des échanges de jeunes et des initiatives locales.
Peu après l’annonce officielle, un communiqué erroné diffusé par le gouvernement nigérian a laissé entendre que Tokyo allait créer une catégorie spéciale de visas pour permettre à des ressortissants africains de vivre et de travailler dans ces villes. Bien que corrigée rapidement, l’information a été massivement relayée en ligne, alimentant la rumeur d’une ouverture migratoire inédite.
Sur les réseaux sociaux japonais, le projet a été dépeint comme la porte d’entrée d’une immigration de masse. En quelques jours, les municipalités concernées ont été submergées : certaines ont recensé jusqu’à deux cents appels téléphoniques par jour et plus d’un millier de courriels. Beaucoup de messages exprimaient une inquiétude virulente, parfois teintée de xénophobie.
Devant l’ampleur de la polémique et la pression sur les collectivités locales, la décision de suspendre le programme a été prise. Les responsables ont souligné que cette initiative ne relevait en rien de la politique migratoire, mais qu’il était devenu impossible de la poursuivre dans un climat de confusion et d’hostilité.
Cet épisode illustre la fragilité des projets internationaux face aux campagnes de désinformation et révèle les tensions persistantes au Japon autour de l’immigration.
Malgré une population en déclin rapide et une main-d’œuvre vieillissante, les étrangers ne représentent encore qu’environ 3 % des habitants du pays. Pourtant, des partis populistes gagnent du terrain en appelant à renforcer encore les contrôles aux frontières.
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