Elections en Afrique
Abidjan, samedi 14 juin. Malgré une pluie battante, des milliers de personnes se sont réunies aux abords du siège de la Commission électorale indépendante (CEI) pour soutenir Tidjane Thiam, figure de l’opposition écartée de la présidentielle prévue en octobre.
Vêtus de vert et de blanc les couleurs du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) les manifestants ont défilé dans le calme, scandant : « Justice corrompue ! » et « Thithi président ! »
Thiam exclu pour double nationalité
Le 4 juin, la CEI a retiré M. Thiam de la liste définitive des candidats, invoquant sa double nationalité ivoirienne et française. L’ancien directeur général du Crédit Suisse, né en Côte d’Ivoire, avait obtenu la nationalité française en 1987. Il y a officiellement renoncé en mars, mais cela n’a pas suffi à convaincre les autorités.
« Au-delà de mon cas personnel, il s'agit d’un mouvement pour défendre la démocratie dans notre pays », a réagi Tidjane Thiam dans une vidéo publiée sur Facebook. « Je serai bientôt à Abidjan pour poursuivre ce combat avec vous. »
Le PDCI réclame la réintégration des exclus
Une délégation du PDCI a été reçue dans les locaux de la CEI afin de remettre une lettre demandant la réintégration des candidats disqualifiés.
« Nous dénonçons fermement le retrait arbitraire et injuste du président Thiam et d'autres leaders de l’opposition », a déclaré Sylvestre Emmou, secrétaire exécutif du PDCI, à la sortie de l'entretien.
Un climat politique de plus en plus tendu
L’exclusion de plusieurs figures de l’opposition intervient à un moment délicat. Le parti au pouvoir, le RHDP, doit tenir son congrès d’ici la fin du mois, au cours duquel le président Alassane Ouattara est attendu pour annoncer sa candidature à un quatrième mandat.
Au pouvoir depuis 2011, M. Ouattara affirme que la réforme constitutionnelle de 2016 lui permet de briguer un nouveau mandat, malgré la limite de deux fixée par la Constitution.
Les fantômes de 2010
Ce contexte tendu ravive les souvenirs douloureux de la crise post-électorale de 2010-2011, qui avait fait plus de 3 000 morts après une élection contestée. En 2020, l’opposition avait déjà boycotté la réélection de M. Ouattara, jugée illégitime.
Alors que la présidentielle du 25 octobre approche, les observateurs s’inquiètent d’un possible retour des violences si le processus électoral continue d’exclure une partie de l’opposition.
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