Haïti
Malgré une pluie battante, des manifestants ont une nouvelle fois occupé les rues de la capitale haïtienne pour dénoncer l’insécurité grandissante et les violences perpétrées par les gangs.
Si la mobilisation avait été annoncée comme massive, la météo a eu raison du rassemblement principal. Mais des groupes de protestataires déterminés ont tout de même bravé les intempéries, bloquant des routes avec des pneus en feu et scandant des slogans contre le gouvernement de transition.
“Le peuple haïtien veut voir du développement. Cela fait trop longtemps qu’on attend. Les gangs sont partout”, a déclaré Phanel Jean Louis, un manifestant, avant d’appeler à marcher vers le bureau du Premier ministre désigné. “Le Conseil présidentiel prend le pays en otage”, a-t-il ajouté.
Deux semaines auparavant, une manifestation dans le même quartier avait réuni des milliers de personnes. La police avait alors utilisé des gaz lacrymogènes et des grenades fumigènes pour empêcher les manifestants d’atteindre les locaux d’Alix Didier Fils-Aimé, nommé Premier ministre par le Conseil présidentiel en novembre.
Une capitale sous contrôle des gangs
La situation sécuritaire reste critique en Haïti, où 85 % de la capitale est désormais sous le contrôle de groupes armés, selon des chiffres officiels. Des communautés entières, autrefois paisibles, sont aujourd’hui pillées et terrorisées.
La violence a provoqué l’exode de dizaines de milliers de personnes. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 60 000 Haïtiens ont fui leur domicile en un mois seulement. Le bilan humain est tout aussi alarmant : entre le 1er janvier et le 27 mars, plus de 1 500 personnes ont été tuées et 572 autres blessées, d’après la mission des Nations unies.
Un "budget de guerre" pour répondre à la crise
Face à l’urgence, le gouvernement haïtien a annoncé lundi un budget spécial de 275 000 dollars, présenté comme un “budget de guerre” destiné à lutter contre les groupes armés.
Selon un communiqué du Conseil présidentiel de transition, près de 40 % de cette enveloppe sera consacrée aux forces de sécurité – police et armée – pour tenter de reprendre le contrôle du territoire. 20 % serviront à renforcer la frontière avec la République dominicaine, et 16 % seront affectés à des programmes sociaux, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’aide humanitaire.
Malgré cette annonce, la colère continue de gronder. Pour de nombreux Haïtiens, les promesses ne suffisent plus. Ils demandent des actions concrètes et immédiates pour restaurer la sécurité, protéger les populations et relancer le développement.
Alors que les regards restent tournés vers le Conseil présidentiel de transition, la rue, elle, ne désarme pas.
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