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Ouganda : les festivités autour du rituel d'Imbalu ouvertes au public

Daniel Wabuyi pendant son rituel traditionnel de circoncision Imbalu, au village de Kamu à Mbale, dans l'est de l'Ouganda, le samedi 3/08/2024.   -  
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Ouganda

Dans l’Est de l’Ouganda, le peuple Bagisu célèbre une cérémonie ancestrale appelée Imbalu, au cours de laquelle les garçons âgés de 16 à 22 ans sont circoncis et initiés à la virilité.

Emmanuel Watundu, le père d'un garçon récemment circoncis, explique l'importance de cette tradition : "La culture Bagisu veut que si un fils ou un garçon naît dans une famille, à un moment ou à un autre, ce garçon doit être circoncis. C'est la culture à laquelle nous adhérons et nous nous en réjouissons."

La cérémonie de l'Imbalu a lieu tous les deux ans en août, dans les districts reculés de l'est de l'Ouganda, proches de la frontière avec le Kenya. Les cérémonies ne se déroulent pas seulement dans les foyers, mais aussi dans les espaces publics. Chaque détail de ce rituel ancien est soigneusement préparé.

Cette année, une décision marquante a été prise : le roi local a ouvert les festivités au public, une mesure qui a suscité des réactions mitigées au sein des Bamasaaba, une ethnie forte de 4 millions de membres.

Wasukira Mashate, un ancien respecté des Bamasaaba, exprime ses préoccupations : "Notre culture a été préservée parce qu'il n'y avait pas d'influences étrangères. Aujourd'hui, le monde s'est ouvert par les voies ferrées, les routes, les airs, et les autres moyens de transport. Le pire, maintenant, c'est TikTok, les réseaux sociaux, où les gens interagissent entre eux. Ce sont des dynamiques sociales que l'on ne peut pas arrêter, mais pour en venir à notre institution culturelle, c'est plutôt le leadership politique qui s'en empare aujourd'hui."

Les organisateurs de l'Imbalu ont reçu un soutien financier de 120 000 dollars de la part du gouvernement ougandais ainsi que d'un sponsor privé. Ils espèrent que cette aide permettra de changer les perceptions sur cette pratique.

Wilson Watira, président du conseil culturel d'Imbalu, défend cette initiative : "Nous voulons seulement montrer au monde que cette culture peut aussi attirer d'autres personnes, car auparavant, les gens pensaient que nous étions barbares, que nous brutalisions les participants et les candidats. Cela a fait fuir de nombreuses personnes. C'est la raison pour laquelle nous disons 'non, nous ne sommes pas barbares, nos pratiques peuvent être très attrayantes et vous les apprécierez'."

Cependant, en Afrique, la pratique de la circoncision rituelle reste controversée. Les décès résultant de circoncisions bâclées ont suscité des appels en faveur de pratiques chirurgicales plus sûres, réalisées en milieu hospitalier.

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