Paris 2024 : inauguration d'un bassin de stockage pour dépolluer la Seine

Les autorités françaises ont inauguré jeudi un immense bassin de stockage d'eau destiné à contribuer à la dépollution de la Seine, qui accueillera le marathon de natation des Jeux de Paris et la partie natation des triathlons olympique et paralympique.

La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a salué la capacité de Paris à "offrir aux athlètes du monde entier un cadre exceptionnel sur la Seine pour leurs épreuves".

L'année dernière, des épreuves de natation ont dû être annulées en raison de la mauvaise qualité de l'eau. L'une des raisons était les fortes pluies qui ont submergé les anciens égouts de la ville, provoquant un mélange d'eau de pluie et d'eaux usées non traitées dans la Seine, ce qui a entraîné le non-respect des normes de sécurité.

Le réservoir géant creusé à côté de la gare d'Austerlitz à Paris a pour but de recueillir l'excès d'eau de pluie et d'empêcher les eaux usées chargées de bactéries de se déverser dans la Seine. Il peut contenir l'équivalent de 20 piscines olympiques d'eaux sales qui seront désormais traitées au lieu d'être déversées à l'état brut dans le fleuve par les collecteurs d'eaux pluviales.

"Nous sommes dans les temps", a déclaré le préfet de la région parisienne, Marc Guillaume. "Le début des Jeux coïncidera avec une qualité d'eau permettant la compétition. C'est une formidable réussite collective".

Eau propre

La maire de Paris, Anne Hildago, a promis qu'elle se baignerait elle-même dans la Seine avant les Jeux olympiques, éventuellement aux côtés du président Emmanuel Macron. Le nouveau bassin de stockage "garantit" que l'eau peut être stockée même en cas de fortes tempêtes, et aidera les niveaux d'eau à "revenir à la normale le plus rapidement possible", a-t-elle déclaré.

L'ouverture du bassin est la dernière étape vers une rivière plus propre et fait partie d'une série d'installations nouvellement construites, dont une station d'épuration à Champigny-sur-Marne, à l'est de Paris, qui a été inaugurée le mois dernier.

Pendant les Jeux olympiques, l'eau sera analysée chaque jour à 3 heures du matin afin de déterminer si les épreuves peuvent se dérouler comme prévu. Si les résultats ne sont pas conformes aux normes, les épreuves pourraient être retardées de quelques jours, selon les organisateurs.

Le coût des opérations de nettoyage est estimé à 1,4 milliard d'euros, pris en charge par l'État et les autorités locales. "Depuis plus de dix ans, nous constatons une amélioration très significative de la qualité de l'eau de la Seine, et les poissons et la faune de notre fleuve sont de retour", a déclaré Mme Hidalgo.

Sites de baignade

Environ 35 espèces de poissons vivent aujourd'hui dans la partie parisienne du fleuve, alors qu'elles n'étaient que trois dans les années 1970, lorsque les eaux étaient extrêmement polluées en raison des activités industrielles voisines.

Pendant des décennies, la Seine a été utilisée principalement comme voie d'eau pour le transport de marchandises et de personnes ou comme tombeau aquatique pour les vélos abandonnés et autres déchets. La baignade y est, à quelques exceptions près, interdite depuis 1923.

Les autorités parisiennes envisagent d'ouvrir plusieurs sites de baignade au grand public pendant l'été, à partir de l'année prochaine.

La Seine sera également au cœur de la grandiose cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, qui verra défiler plus de 200 délégations d'athlètes sur plus de 80 bateaux dans le centre de Paris.