Madagascar
Une nouvelle manifestation de l'opposition malgache dans la capitale Antananarivo a été dispersée samedi par les forces de l'ordre, qui ont tiré des gaz lacrymogène et interpellé onze personnes, à cinq jours du premier tour de l'élection présidentielle.
Quelques centaines de manifestants, des jeunes pour la plupart, ont convergé dans le centre à l'appel du Collectif des Onze candidats de l'opposition pour protester contre le processus électoral, jugé biaisé à l'égard du président sortant Andry Rajoelina, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Ils ont dressé de modestes barricades, mettant le feu à quelques pneus et jetant pierres et projectiles contre des policiers antiémeute munis de boucliers, avant d'être dispersés.
"Je me bats contre un gouvernement incompétent, pour que la loi soit respectée à Madagascar", a expliqué un jeune homme, qui n'a pas souhaité donner son nom. "Personne n'est au-dessus des lois, personne."
"On se bat pour qu'il y ait des changements", a ajouté un autre manifestant sous couvert d'anonymat.
Le préfet de police Angelo Ravelonarivo a précisé, lors d'un point-presse, que les forces de l'ordre avaient interpellé onze manifestants. La Croix-Rouge dit avoir pris en charge une dizaine de blessés légers.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a exprimé samedi ses "fortes inquiétudes" face "au climat politique qui prévaut depuis plusieurs semaines, marqué par de vives tensions et de nombreuses violences survenues lors de manifestations" à Madagascar.
L'UE "réitère son appel aux autorités à garantir l'égalité de chances de tous les candidats à l'élection et souligne "l'importance du respect des libertés de mouvement, d'expression, d'association et de réunion", ajoute-t-il dans un communiqué.
Bataille électorale féroce
Jeudi, la présidente de l'Assemblée nationale avait demandé "la suspension de l'élection", déjà reportée d'une semaine, dans un contexte tendu de manifestations régulières de l'opposition depuis plus d'un mois.
L'entourage d'Andry Rajoelina, 49 ans, candidat à sa propre réélection, a rejeté la demande jugée "farfelue", estimant qu'il n'y avait "aucune raison" pour que le premier tour de scrutin n'ait pas lieu jeudi prochain.
La grande île de l'océan Indien est secouée depuis des semaines par une bataille électorale féroce entre le camp Rajoelina et une dizaine de candidats de l'opposition qui dénoncent une machination visant à assurer un second mandat au président sortant.
L'opposition dénonce "un coup d'Etat institutionnel" et exige un scrutin "juste et équitable". Ses candidats ne forment toutefois pas une coalition et se présentent individuellement dans la course à la présidence.
Huit pays et organisations, dont les Etats-Unis et l'UE, avaient déjà réitéré jeudi "leur profonde préoccupation suite aux incidents violents des derniers jours". Ils avaient déclaré auparavant suivre avec "la plus grande vigilance" la préparation du scrutin et dénoncé un usage excessif de la force contre l'opposition.
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