Kenya
Joyce Mugure se rend régulièrement dans ce centre de santé pour voir sa psychologue. La jeune femme a lutté pendant de nombreuses années contre un trouble bipolaire, mais elle n'a reçu ni diagnostic ni traitement jusqu’à récemment. Une période difficile au cours de laquelle elle ne savait pas vers qui se tourner. Jusqu’à ce qu’elle découvre ce centre.
"J'ai fait face à beaucoup de stigmatisation et de discrimination parce que la plupart des gens autour de moi ne comprenaient pas ce que je vivais, personne ne savait qu'il s'agissait d'une maladie. Jusqu'au jour où, alors que j'étais très suicidaire, j'ai vu quelqu'un qui militait pour la santé mentale en ligne et je l'ai contacté, et il m'a orientée vers PDO Kenya", explique la patiente.
C’est en 2019 que Joyce a pu avoir accès à un traitement. Des médicaments qui permettent notamment de réguler son humeur. Car chez les personnes malades, l’humeur évolue selon deux phases : des épisodes maniaques ou la personne est très active et des épisodes dépressifs.
"J'ai eu ma première séance de consultation psychiatrique, on m'a diagnostiqué un trouble bipolaire et j'ai commencé le traitement. Depuis, je prends mes médicaments et je suis des séances de thérapie au sein de l'organisation. Aujourd'hui, je vis une vie productive, je suis capable d'aller travailler, et même de plaider en faveur de la santé mentale", explique la jeune femme.
Le centre estime qu'environ 2 millions de personnes vivent avec des problèmes de santé psychologique au Kenya. Depuis sa création en 2016, environ 20 000 personnes ont été soignées ici.
Selon la psychologue du centre, les troubles psychologiques peuvent être déclenchés par une multitude de facteurs, en particulier lorsqu'il y a des problèmes financiers.
"Certaines des principales causes que nous avons relevées ont peut-être contribué à des problèmes de santé mentale. Nous pouvons parler des difficultés économiques actuelles dans le pays, tant de gens essaient de gagner leur vie et dans ces moments-là, la dépression s'installe et les gens n'ont pas le contrôle de leur santé mentale. Nous pouvons aussi parler de problèmes personnels, peut-être qu'une personne traverse une crise dans sa vie, par exemple une perte ou un deuil, ou encore des problèmes relationnels", explique Martha Nyoro, psychologue au PDO.
Dans de nombreux pays africains, la santé mentale reste encore tabou. Et rares sont les gouvernements qui lui accordent une place dans leur agenda politique. Pourtant, selon l’OMS, l’Afrique enregistre le taux le plus élevé de décès par suicide au monde.
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