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Loi anti-LGBT en Ouganda : "personne ne nous fera bouger", assure Museveni

Loi anti-LGBT en Ouganda : "personne ne nous fera bouger", assure Museveni
Le président de la République d'Ouganda, Yoweri Museveni, lors d'une interview, le 5 mai 2015, au Waldorf Astoria à New York   -  
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Bebeto Matthews/AP

Ouganda

"Personne ne nous fera bouger", a assuré mercredi le président ougandais Yoweri Museveni, en réponse aux menaces de sanctions brandies par certains pays occidentaux depuis qu'il a promulgué la "loi anti-homosexualité 2023", considérée comme l'une des plus répressives au monde.

"Le NRM (Mouvement de résistance nationale, le parti au pouvoir, ndlr) n'a jamais eu de double langage, ce que nous vous disons le jour est ce que nous vous dirons la nuit. Donc, la signature du projet de loi est terminée, personne ne nous fera bouger", a déclaré M. Museveni lors d'une réunion des membres du parti au pouvoir, cité dans un communiqué diffusé par la présidence ougandaise et sur le site officiel du NRM.

"Le président Museveni a exhorté les Ougandais à rester fermes en soulignant que la question de l'homosexualité est une question grave qui concerne la race humaine. Il a félicité les législateurs pour leur soutien, ajoutant qu'une fois qu'ils se battent pour la bonne cause, personne ne peut les vaincre", affirme le communiqué, relayant son discours tenu mercredi devant 400 parlementaires du NRM réunis à Kyankwanzi, à environ 200 km au sud de la capitale.

Selon le communiqué, le président a également déclaré : "L'autre fois, quand je vous ai rencontré à Kololo (quartier de Kampala, ndlr), je vous ai dit que vous devriez être prêts pour une guerre. Et vous ne pouvez pas faire la guerre quand vous cherchez le plaisir, si vous aimez la douceur de vivre".

Il s'agit des premiers commentaires publics du chef de l'Etat ougandais depuis l'annonce lundi de la promulgation de la loi baptisée "Loi anti-homosexualité 2023".

Ce texte prévoit de lourdes peines pour les personnes ayant des relations homosexuelles et faisant la "promotion" de l'homosexualité. Un crime d'"homosexualité aggravée" est passible de mort, une peine qui n'est toutefois plus appliquée depuis des années en Ouganda.

La promulgation de cette loi a suscité une vague d'indignation d'organisations de défenses des droits humains et de nombreux pays occidentaux.

Les militants ougandais des droits humains ont exhorté la communauté internationale à prendre des sanctions contre leurs dirigeants.

Dénonçant une "atteinte tragique" aux droits humains, le président américain Joe Biden a déclaré avoir demandé à son administration d'étudier les conséquences de cette loi "honteuse" sur "tous les aspects de la coopération entre les Etats-Unis et l'Ouganda".

Les autorités américaines envisagent "des mesures supplémentaires", comme des sanctions ou des restrictions d'entrée sur leur territoire pour "toute personne associée à des violations des droits de l'homme ou des faits de corruption", a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a lui aussi fustigé une loi "contraire aux droits humains".

"Le gouvernement ougandais a l'obligation de protéger tous ses citoyens et de faire respecter leurs droits fondamentaux. S'il ne le fait pas, les relations avec les partenaires internationaux s'en trouveront compromises", a-t-il prévenu.

En 2014, des bailleurs internationaux avaient déjà réduit leur aide après le vote d'une loi réprimant l'homosexualité.

Washington avait notamment suspendu le financement de programmes destinés au gouvernement et imposé des interdictions de visas. Des pays européens (Danemark, Suède, Norvège, Pays-Bas...) avaient également gelé une partie de leur aide bilatérale.

La loi avait finalement été annulée par la cour constitutionnelle pour un vice technique lors du vote.

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