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Accord Kenya-Somalie pour rouvrir leurs frontières terrestres

Accord Kenya-Somalie pour rouvrir leurs frontières terrestres
Le ministre kenyan de l'Intérieur Kithure Kindiki et le ministre somalien de la Sécurité intérieure Mohamed Ahmed Sheikh Ali à Harambee House, à Nairobi, le 15 mai 2023   -  
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Kenya

Le Kenya et la Somalie ont annoncé lundi un accord pour rouvrir en trois points d'ici au 1er juillet leur frontière terrestre, officiellement fermée depuis 2011 en raison de l'insurrection des islamistes radicaux shebab.

L'annonce a été faite à l'issue d'une réunion à Nairobi entre délégations de ministres des deux pays sur les questions de coopération en matière de sécurité, de commerce et de circulation des personnes.

"Nous examinons la possibilité de rouvrir la frontière et nous avons décidé que la frontière entre la Somalie et le Kenya sera rouverte de manière progressive au cours des 90 prochains jours" via trois postes-frontières, a déclaré le ministre kényan de l'Intérieur, Kithure Kindiki, lors d'une conférence de presse conjointe.

Le poste-frontière de Mandera-Bulahawa "doit être ouvert dans les 30 prochains jours", a-t-il détaillé, suivi de celui de Liboi-Harhar "dans 60 jours à compter d'aujourd'hui", puis de celui de Kiunga-Ras Kamboni au 1er juillet.

Outre ces trois points situés respectivement dans les comtés kényans de Mandera, Wajir et Lamu, "nous étudions également la possibilité d'ajouter un quatrième poste-frontière" dans le comté de Wajir, a-t-il ajouté.

En juillet dernier, les deux pays avaient annoncé leur intention de rouvrir la frontière, mais cela ne s'était jamais concrétisé.

Longue de 700 km, la frontière entre le Kenya et la Somalie avait été officiellement fermée par Nairobi en octobre 2011 pour tenter d'endiguer les attaques des islamistes radicaux somaliens shebab sur le sol kényan, notamment des enlèvements de touristes et travailleurs humanitaires étrangers.

L'armée kényane était intervenue peu après en Somalie pour combattre les shebab. Ses forces avaient ensuite intégré en 2012 la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom, devenue Atmis), qui a chassé les shebab de plusieurs de leurs bastions.

Depuis 2011, le Kenya a été la cible de plusieurs attentats meurtriers revendiqués par les shebab, notamment contre le centre commercial Westgate à Nairobi (septembre 2013, 67 morts), l'université de Garissa (avril 2015, 148 morts) et le complexe hôtelier Dusit (janvier 2019, 21 morts).

De nombreuses autres attaques de moindre envergure ciblent régulièrement policiers et civils près de la frontière. Les deux pays, en théorie alliés dans la lutte contre les shebab, ont des relations tumultueuses.

La Somalie a régulièrement accusé le Kenya d'ingérence, tandis que ce dernier a accusé Mogadiscio de chercher un bouc émissaire à ses problèmes internes. La Somalie avait rompu ses relations diplomatiques avec le Kenya en décembre 2020, rétablies en août 2021.

Les deux pays se sont également disputés à propos du tracé de leur frontière maritime dans l'océan Indien.

En octobre, la Cour internationale de justice, principal organe judiciaire de l'ONU, a donné raison à la Somalie, lui octroyant une vaste zone de 100 000 km2 riche en poissons et en potentiels hydrocarbures. Le Kenya a officiellement rejeté cette décision.

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