Côte d'Ivoire
Le parti au pouvoir en Côte d'Ivoire et un parti d'opposition ont signé mardi à Abidjan "un accord de partenariat" pour "la réconciliation nationale, la cohésion sociale et la démocratie", dans un pays à l'histoire récente marquée par la violence politique.
"Nous notons tous que les plaies ne sont pas toutes cicatrisées, parce que nous n’avons pas su aller au bout d’un processus de réconciliation sincère", a déclaré Pascal Affi N'Guessan, ancien proche de l'ex-président Laurent Gbagbo et chef du Front populaire ivoirien (FPI, opposition).
"Certes, la Côte d’Ivoire ne brûle pas, mais les braises ne sont pas éteintes. Et tant qu’il reste une braise, chacun le sait, le feu peut repartir si certains soufflent habilement", a ajouté M. Affi N'Guessan pour justifier la signature de cet accord avec le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) du président Alassane Ouattara.
Selon lui, "la réconciliation impose de pardonner pour surmonter les déchirures et les drames du passé", ajoutant : "Quoi qu’il soit arrivé par le passé, l’exigence d’un avenir commun doit l’emporter sur le désir de vengeance".
Porte-parole d'une partie de l'opposition qui ne reconnaissait pas la réélection du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat controversé lors du scrutin présidentiel du 31 octobre 2020, Pascal Affi N'Guessan avait participé à la proclamation d'un "Conseil national de transition", censé remplacer le régime.
Cela lui avait valu d'être arrêté en novembre 2020, d'être détenu pendant près de deux mois et poursuivi avec d'autres opposants pour "complot contre l'autorité de l'État", "mouvement insurrectionnel", "assassinat" et "actes de terrorisme".
Dix ans après les violences liées à une première victoire de M. Ouattara à une présidentielle contestée par Laurent Gbagbo en 2010-2011 (environ 3 000 morts), des violences avaient également marqué la présidentielle de 2020 (85 morts et un demi-millier de blessés d'août à novembre).
Ibrahim Cissé Bacongo, secrétaire exécutif du RHDP, a salué la "hauteur d'esprit" de Pascal Affi N'Guessan et "le sens de l'Etat" d'Alassane Ouattara. "Ils ont su faire table rase de beaucoup de choses qui les ont opposés, pour se parler, pour se rencontrer, pour échanger", ce qui a permis à leurs deux partis d'en faire de même pour arriver à cet accord, a-t-il ajouté.
A l'approche des élections régionales et municipales du 2 septembre, M. Affi N'Guessan a affirmé que "le partenariat" signé mardi n'était pas "un accord électoral". "Mais ce partenariat n’interdit pas de se retrouver, là où cela nous semblera nécessaire" à ce moment-là, a-t-il dit.
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