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Tanzanie : retour d'exil de l'opposant Godbless Lema

Tanzanie : retour d'exil de l'opposant Godbless Lema
Photo d'archive du 5 janvier 2011 : Godbless Lema arrêté par la police anti-émeute lors d'une manifestation pacifique de partisans du CHADEMA   -  
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STRINGER/AFP

Tanzanie

L'opposant tanzanien Godbless Lema est rentré mercredi chez lui après un exil au Canada, devant une foule enthousiaste, a annoncé son parti, alors que la Tanzanie espère tourner la page de plusieurs années de régime autoritaire.

Ancien législateur du principal parti d'opposition Chadema, M. Lema a fui la nation d'Afrique de l'Est en novembre 2020, invoquant des menaces de mort à la suite d'une élection contestée.

Son retour intervient un mois après le retour d'un autre pilier de l'opposition, Tundu Lissu, dans son pays natal, après avoir passé la majeure partie des cinq dernières années en exil à la suite d'une tentative d'assassinat.

Leur retour fait suite à la levée de l'interdiction de rassemblement politique par la présidente Samia Suluhu Hassan, un geste d'ouverture à l'opposition.

"Le président de la région nord du parti est arrivé cet après-midi à l'aéroport international du Kilimandjaro", a déclaré Chadema sur Twitter. Des partisans en liesse vêtus des couleurs du parti (blanc, rouge et bleu) ont envahi l'aéroport, à quelque 70 km de la ville d'Arusha, dans le nord du pays, où l'opposition devait organiser un rassemblement de bienvenue.

Ils ont agité des drapeaux et des pancartes souhaitant "Bienvenue à la maison mon fils".

Critique féroce du gouvernement, M. Lema, député pendant 10 ans, a été l'un des nombreux membres de l'opposition qui avaient perdu leur siège dans des bastions clés lors des élections de 2020.

Les partis d'opposition ont appelé à des manifestations de rue contre les résultats, mais leurs dirigeants, dont M. Lissu, ont été arrêtés. M. Lema a cherché refuge au Kenya avec sa femme et ses enfants, avant d'obtenir l'asile politique au Canada.

Les rassemblements politiques ont été interdits sous le prédécesseur de Mme Hassan, John Magufuli, président décédé cinq mois seulement après avoir remporté son deuxième mandat – avec un pourcentage improbable de 84% des voix.

Les politiques intransigeantes de M. Magufuli, surnommé le "Bulldozer" pour son leadership autoritaire, et sa gouvernance sans compromis ont gravement endommagé la réputation de la Tanzanie en tant que démocratie stable dans la région.

Mais depuis sa mort soudaine en mars 2021, Mme Hassan est revenue sur certaines de ses décisions politiques les plus controversées et a promis des réformes réclamées de longue date par l'opposition.

Les espoirs se sont cependant estompés en juillet 2021 lorsque le chef du parti Chadema, Freeman Mbowe, a été arrêté pour terrorisme. Il a été libéré au bout de sept mois, mais certains critiques ont qualifié Mme Hassan de "dictateur".

Cette dernière a discuté face-à-face avec M. Lissu à Bruxelles début 2022, nourrissant à nouveau l'espoir d'un changement.

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