Burkina Faso
Les autorités du Burkina Faso ont confirmé lundi avoir demandé le départ des troupes françaises basées à Ouagadougou dans un délai d'un mois, au lendemain d'une demande de "clarifications" du président français Emmanuel Macron, dans ce nouvel épisode de tensions entre les deux pays. Voici un rappel des événements depuis le premier coup d'Etat militaire de 2022 au Burkina Faso.
Le 22 janvier 2022, des incidents éclatent à Ouagadougou lors de manifestations contre l'impuissance des autorités face à la violence djihadiste qui ravage la moitié nord du pays depuis 2015. Le 23, des soldats se mutinent pour exiger le départ des chefs de l'armée.
Le 24 janvier, des militaires annoncent avoir pris le pouvoir et chassé le président Roch Marc Christian Kaboré. Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba est le nouvel homme fort du pays.
Des scènes de liesse se déroulent à Ouagadougou, tandis que la France, l'ONU et la Communauté des Etats ouest-africains (CEDEAO) condamnent le putsch.
Damiba président
Le 10 février, le lieutenant Paul-Henri Sandaogo Damiba est déclaré "président" par le Conseil constitutionnel, il est investi le 16. A partir de mi-mars, les attaques meurtrières de djihadistes présumés connaissent un regain.
Début juillet, les dirigeants ouest-africains conviennent avec la junte d'une transition de deux ans. Le 11 août, Kaboré est autorisé à partir à l'étranger pour "raison médicale".
Nouveau coup d'Etat
Dans la soirée du 30 septembre, après une journée de tirs dans le quartier présidentiel, une quinzaine de soldats annoncent que Damiba est renversé au profit du capitaine Ibrahim Traoré. Nouvelles condamnations internationales.
Le 1er octobre, l'armée annonce ne pas reconnaître le coup d'Etat, Damiba appelle les putschistes à "revenir" à la raison. Ces derniers accusent la France d'aider Damiba, Paris dément. Des manifestants s'en prennent à des intérêts français, dont l'ambassade.
Traoré président
Le 2 octobre, Damiba accepte de démissionner, à condition que Traoré respecte un retour des civils au pouvoir d'ici deux ans. Le couvre-feu est levé et les frontières rouvertes.
Le 14 octobre, Ibrahim Traoré est désigné président de transition jusqu'à une élection présidentielle prévue en juillet 2024. Il est investi le 21, se donnant pour objectif "la reconquête du territoire" sur les groupes djihadistes.
Le 28 octobre, plusieurs centaines de personnes manifestent à Ouagadougou contre la présence de la France dans le pays. Le 24 novembre, l'armée annonce que plus de 90 000 civils volontaires ont été enrôlés pour renforcer la lutte contre les djihadistes.
Demande de départ des troupes françaises
Dans un courrier du ministère des Affaires étrangères, adressé à Paris et daté du 18 janvier 2023, le Burkina Faso demande le départ des troupes françaises d'ici un mois. Le gouvernement confirme le 23 cette demande.
Le 20, une nouvelle manifestation avait eu lieu à Ouagadougou pour réclamer le départ de l'ambassadeur de France, Luc Hallade, et la fermeture d'une base où sont stationnées 400 forces spéciales françaises.
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