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Zimbabwe : 25 opposants arrêtés dans la maison du député Machingauta

Graffitis appelant le parti au pouvoir, le Zanu-Pf, à démissionner, au Zimbabwe, le 15 juin 2020.   -  
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Tsvangirayi Mukwazhi/Copyright 2020 The AP. All rights reserved.

Zimbabwe

La police antiémeute a pris d'assaut samedi dans la banlieue d'Harare la maison d'un député de l'opposition du Zimbabwe, qui a été arrêté avec 24 autres personnes qui tenaient une réunion de son parti, a-t-on appris auprès de ce parti et des autorités.

Le député Costa Machingauta, sa femme et sa fille de 17 ans ont été frappés par des policiers dans leur maison de la banlieue de Budiriro, au sud d'Harare, avant d'être emmenés, ont affirmé des responsables du principal parti d'opposition, Citizens Coalition for Change (CCC).

La police a déclaré que la réunion n'avait pas été autorisée et que les personnes arrêtées seraient accusées d'avoir enfreint les règles de l'ordre public.

"Nous confirmons l'arrestation des militants du CCC. Ils assistaient à une réunion non autorisée", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police, Paul Nyathi. Ce dernier n'a pas souhaité commenté les accusations de coups portés au député et à sa famille, mais assuré que davantage de précisions sur l'opération seraient apportées dimanche.

Des partis d'opposition et des organisations de défense des droits ont récemment dénoncé une répression accrue avant les élections générales prévues cette année.

La porte-parole du CCC, Fadzayi Mahere a accusé le parti au pouvoir, le ZANU-PF, d'utiliser la police contre les opposants politiques.

Un grand nombre de policiers ont assiégé samedi la maison de M. Machingauta avant de disperser violemment la réunion, a assuré Mme Mahere, selon qui un autre député influent du CCC, Amos Chibaya, a été arrêté.

"Des policiers armés ont passé à tabac la femme et la fille de Machingauta. Ils ont dressé un barrage sur la route menant à son domicile... Nous voulons des élections, pas la guerre", a-t-elle déclaré.

Selon elle, les règles régissant l'ordre public ne s'appliquent pas à une telle réunion privée.

Le mécontentement monte au Zimbabwe, alors que le président Emmerson Mnangagwa, qui a succédé en 2017 à Robert Mugabe à la suite d'un coup d'État appuyé par l'armée, tente de réduire la pauvreté, maîtriser l'inflation et mettre fin aux coupures de courant chroniques.

La semaine dernière, une vidéo virale montrant des partisans du parti au pouvoir agressant un groupe de militants âgés du CCC a déclenché un tollé.

"Ces attaques visent clairement à harceler et intimider les opposants politiques dans les mois précédant les prochaines élections", avait commenté Flavia Mwangovya, directrice adjointe d'Amnesty International pour l'Afrique australe, après cette vidéo.

Le ZANU-PF a été accusé dans le passé de violences à l'égard d'opposants lors d'élections, mais la répression s'est encore durcie sous Emmerson Mnangagwa, selon des organisations de défense des droits.

Le président a aussi été accusé d'utiliser les tribunaux pour réprimer : un autre député du CCC est en prison depuis juin pour des accusations d'incitation à la violence.

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