Sénégal
La régate de Saint-Louis du Sénégal a lieu chaque année depuis des décennies. Des centaines d'hommes montent à bord de longues pirogues en bois pour parcourir deux kilomètres et demi dans l'estuaire où le fleuve Sénégal rencontre l'océan Atlantique.
"Les régates de Saint-Louis sont des jeux qui font désormais partie de notre ADN. Nos grands-parents y participaient, aujourd'hui ce sont nos enfants qui perpétuent cet héritage. Lorsque cet événement a lieu, tous les habitants du quartier viennent y assister, il y a même des gens qui sont venus d'Espagne pour assister aux régates. Au sein d'une même famille, il peut y avoir des concurrents, les membres d'une même famille peuvent soutenir différentes équipes", explique Aissatou Diaw, une habitante du quartier des pêcheurs.
Les pêcheurs de la ville organisent des courses pour le loisir depuis plus d'un siècle, mais l'événement est devenu plus formel dans les années 1950.
Les pêcheurs de Saint-Louis sont répartis en trois équipes, chacune représentant une section géographique du quartier de Guet N'dar. Des groupes de 50 à 70 personnes de chaque équipe s'affrontent dans l'une des trois catégories de course.
Des courses distinctes sont également organisées pour les pêcheurs des autres régions du pays.
"Il n'existe nulle part une compétition de cette ampleur. Il n'y a que dans les régates de Saint-Louis que les piroguiers doivent renverser leur canoë, puis remonter à bord et continuer la course. C'est du jamais vu et vous ne le verrez qu'à Saint-Louis.", souligne Doudou Fall, un ancien participant de la course.
Koutaye Niang participe à la régate de Saint-Louis depuis vingt ans. Habitant du quartier Guet N'dar comme ses coéquipiers, il était le capitaine de l'une des trois pirogues gagnantes de cette année :
"Aujourd'hui nous détenons un énorme pouvoir, c'est un grand succès car cela faisait cinq ans que la même équipe remportait le trophée et aujourd'hui nous les avons détrônés. Tous ceux qui vivent dans ma communauté se sentent comme des rois aujourd'hui. C'est pour ce pouvoir que tout le monde s'efforce de gagner afin d'être respecté."
L’événement a attiré des dizaines de milliers de personnes, qui se sont rassemblés le long du fleuve. Les jeunes se sont pressés sur les arches du pont Faidherbe, qui relie la ville insulaire au Sénégal continental, pour avoir une meilleure vue sur le spectacle.
02:18
Togo : Michel Ocelot, créateur de Kirikou, au Festival Gbaka Animation
02:17
Burundi : l'akazehe, la salutation chantée menacée de disparition
02:19
Mali : la pièce de théâtre "Reine" brise le silence sur le viol
02:21
Burkina : 17 sculpteurs sur granit en création au symposium de Laongo
02:20
Maroc : le Festival Art Explora referme ses portes à Rabat
02:20
Le Grand Musée égyptien ouvre partiellement à Gizeh