Soudan
Alors que le blé et le pain font défaut dans le pays, les agriculteurs peinent à écouler leur récolte de céréales.
Des Soudanais dans leur champ de blé dans l’Etat de Gezira, au sud de la capitale soudanaise. La culture intéresse de milliers de bras dans le pays. Khartoum ayant lancé un programme agricole.
Pour tenter de réduire ses importations en la matière. Mais les récolte de mars peinent à trouver preneurs. L’Etat, l’acheteur traditionnel est à sec. L’offre des rares acheteurs est loin des 75 dollars le sac fixé par le gouvernement. Conséquence, les sacs de blé sont empilés dans les greniers. Inimaginable en cette période de crise en Ukraine.
"La banque agricole veut que nous payions nos prêts en blé, selon le prix d'encouragement qui a été fixé à près de 88 euros. L’agriculteur doit enregistrer auprès de la banque la quantité qu'il fournira, et la banque déterminera la quantité qu'elle prendra. Après avoir calculé les prêts, la banque déterminera la quantité que chaque agriculteur devra fournir, en sacs ou en kilos, sur une certaine période de temps. Et s'il y a un surplus, ils le mettront en rayon, selon ce que nous avons entendu.", explique Modawi Ahmed, agriculteur soudanais.
Dans ce pays ou près de 18 millions de personnes devraient être condamnée à la faim d’ici à septembre selon l’ONU, le risque est grand.
"Les conséquences négatives vont commencer à se manifester à court terme. Les gens vont s'abstenir d'utiliser des engrais et des pesticides, ou ils ne pourront pas les préparer ou les acheter. Il y aura un problème dû à la dépréciation de la livre soudanaise et au fait que les agriculteurs n'ont pas d'argent.", a souligné Abdellatif Albouni, cultivateur et chercheur en agriculture
Le découragement de ces cultivateurs de blé, une crainte pour ce pays qui importe entre 70 et 80 % de ses besoins en la matière, estimés à 2, 2 millions de tonnes, de l’Ukraine et de la Russie.
"Compte tenu de toutes ces complications, si le gouvernement soudanais ne comprend pas les ramifications de ces questions, il y aura d'énormes problèmes pour l'économie et le secteur agricole, car les agriculteurs pourraient refuser de cultiver du blé lors de la prochaine saison, ce qui compliquera la situation plus qu'elle ne l'est déjà.’’, a déclaré Mohamed al-Nayer, économiste
En 2020, malgré la crise sanitaire, la production locale de blé au Soudan était de l’ordre de 1,15 million de tonnes contre 472 000 tonnes 5 années avant.
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