Cameroun
Sept militants du parti du principal opposant camerounais Maurice Kamto ont été condamnés à sept ans de prison ferme, notamment pour "rébellion". Lundi, 47 militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), dont son porte-parole et son trésorier, avaient été condamnés pour les mêmes motifs à des peines allant d’un à sept ans de prison ferme.
"Nos sept camarades ont été condamnés à des peines de sept ans de prison ferme", a déclaré Christopher Ndong, secrétaire général du MRC. Parmi eux, Pascal Zamboue, coordinateur national, et Mispa Awasum, présidente nationale des femmes du MRC, ont été condamnés par le tribunal militaire de Yaoundé notamment pour "rébellion" et "tentative d'insurrection".
Plusieurs militants avaient été arrêtés le 22 septembre 2020 alors que leur parti MRC et plusieurs autres projetaient des "marches pacifiques" contre le régime du président Paul Biya, 88 ans, au pouvoir sans partage depuis 39 ans. La police avait très violemment dispersé des centaines de manifestants notamment à Douala, la capitale économique, dans le sud du pays.
Arbitraire
Plus de 500 manifestants avaient été arrêtés dans plusieurs villes du pays. Et 124 sont toujours détenus, selon le MRC. "Ils n'auraient jamais dû être arrêtés en premier lieu", s'indigne Ilaria Allegrozzi, chercheuse au sein de Human Rights Watch (HRW) pour le Cameroun. "Nous continuons à demander leur libération immédiate et l'abandon de toutes les charges".
En septembre, un collectif d'avocats avait renoncé à défendre une centaine de militants du MRC, dénonçant "l'arbitraire" et "l'illégalité de leur détention".
"Tentatives d'insurrection"
Maurice Kamto, rival malheureux du chef de l'Etat réélu en 2018 dans un scrutin contesté par l'opposition, se présente comme "le président élu" et a été emprisonné sans procès neuf mois durant en 2019 avant d'être relâché à l'issue d'intenses pressions internationales.
Les autorités ont assuré à plusieurs reprises que les personnes arrêtées le 22 septembre sont poursuivies notamment pour "tentative d'insurrection" ou de "révolution".
Liberté d'expression
Certaines ont déjà été condamnées pour ces chefs d'accusation. "La peine montre que la liberté d'expression et de rassemblement sont en danger au Cameroun", déclare Ilaria Allegrozzi.
Deux mois après leur interpellation, Amnesty International accusait le régime de Paul Biya de poursuivre une "implacable répression des opposants" caractérisée par des "arrestations et détentions arbitraires".
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