RDC : manifestation contre la "politisation" de la CENI

Des milliers de partisans de l’opposition congolaise sont descendus samedi dans les rues de Kinshasa, la capitale congolaise, pour protester contre la confirmation, le 22 octobre, à la tête de la commission nationale électorale de la RDC le mois dernier, de Denis Kadima, expert électoral jugé proche de Félix Thsiekedi.

Bravant la pluie, les adversaires du président congolais ont dénoncé la politisation supposée de l’organe en charge des élections dans leur pays.

''_Nous avons une marche pacifique qui a été demandée par le père spirituel (opposant Martin Fayulu-NDLR-) pour dire non à cette Ceni politisée que monsieur FélixTshisekedi veut nous imposer. Nous disons non à la fraude électorale _'', a déclaré Ndombasi, proche de l'opposant Martin Fayulu.

Cette marche, encadrée par la police, a été organisée à l'appel des laïcs catholiques et protestants.

" La désignation du président de la Commission électorale nationale indépendante, et de ses animateurs s’est opérée de manière chaotique, d’une manière irrégulière et d’une manière qui n’augure rien de bon en ce qui concerne la crédibilité du processus électoral.", a affirmé Hervé Diakiese, membre du Comité laïc catholique de coordination.

En RDC, le président de la Ceni est un acteur central dans le processus électoral et avoir en avoir le contrôle, est un atout majeur pour un regroupement politique dans la perspective des élections.

" Nous ne pouvons pas nous autoriser qu'il y ait des élections qui soient galvaudées, ce serait du mépris pour les sacrifices endurés par le peuple congolais et nous ne le tolérerons pas.’’, a déclaré Hervé Diakiese. L’Eglise catholique avait déjà joué un rôle de premier plan lors des manifestations en faveur de l’organisation des élections en 2018.

L’opposition unie

Outre les partisans de l’opposant Matin Fayulu, des cadres du Front Commun Congolais de l’ex-président Joseph Kabila ont aussi participé à la marche, notamment l'ancien président de l'Assemblée nationale Aubin Minaku, tout comme l'ancien Premier ministre Bruno Tshibala ou encore l'ancien ministre de l'Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary.

"Nous sommes venus ici exprimer notre solidarité avec la population qui n’est pas d’accord avec les politiques publiques menées par le pouvoir en place, alors ou le pouvoir entend la voix du peuple ou il perd le peu de légitimité qui lui reste.", a expliqué Nehémi Mwilanya, ex-directeur de cabinet de Joseph Kabila.

Des centaines de personnes se sont également mobilisées à Kikwit, importante ville de l'ouest de la RDC,

L’élection présidentielle en RDC est supposée se tenir en décembre 2023. L’actuel président a déjà fait savoir son intention de briguer un nouveau mandat. Alors que des manifestants ont appelé samedi au retour aux affaires de son prédécesseur, Joseph Kabila Kabangué qui a dirigé la République démocratique du Congo de janvier 2001 à janvier 2019.