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À Cannes, le film tchadien "Lingui" reçoit un accueil chaleureux

Hadje Fatime Ngoua, Rihane Khalil Alio, Achouackh Abakar Souleymane et Bria Gomdigue posent pour les photographes au Festival de Cannes, le 9 juillet 2021.   -  
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Vianney Le Caer/Vianney Le Caer/Invision/AP

Tchad

À travers "Lingui, les liens sacrés", le scénariste et réalisateur Mahamet-Saleh Haroun rend hommage aux femmes tchadiennes marginalisées. Dans son film, Amina, une mère célibataire, déjà traitée en paria, voit son monde s'écrouler lorsque sa fille Maria, alors âgée de 15 ans, lui annonce sa grossesse. Présenté en compétition au Festival de Cannes, le film a reçu un accueil chaleureux.

"C'est vraiment très plaisant d'être ici et de constater que les gens, après la projection, ont été énormément touchés par cette histoire", commente le réalisateur. "Je suis un peu comme sur un petit nuage".

Avec ce rôle poignant, et en étant l'une des rares femmes comédienne au Tchad, Achouackh Souleyman continue de tracer sa carrière. L'actrice espère que l'histoire de ces deux femmes donnera du courage à celles qui en ont besoin.

"Je suis la première que ce film a déjà aidée parce que je fume dans le film et je fume dans la vraie vie, mais je le cache encore. Et j'ai 39 ans. Je ne dis pas que toutes les femmes devraient fumer, mais il est important de pouvoir à un moment donné être soi-même pour faire mieux et bien dans votre vie. Et je pense que c'est ce que ce film va apporter, que les gens sachent que l'on peut être soi-même et que ce n'est pas grave si ce n'est pas parfait."

Dans le film, cette grossesse, Maria n'en veut pas et décide d'avorter illégalement. Anima ne peut que comprendre ce que sa fille traverse, sa maternité étant la cause de sa mise à l'écart de la société.

Mahamet-Saleh Haroun souhaite organiser une projection de son film uniquement réservée aux femmes au Tchad. Dans ce contexte, il espère que les femmes se sentiront libres de parler de leurs problèmes intimes. "Parce que sinon, je veux dire, la tradition ne les laisse pas parler de problèmes intimes si je suis là."

Avec ce long-métrage, le réalisateur souhaite rendre hommage aux femmes combatives et libres, à l'image de sa grand-mère dont il s'est inspiré pour les rôles. Le film "Lingui, les liens sacrés" est en compétition officielle du Festival de Cannes, qui prendra fin le 17 juillet.

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