Côte d'Ivoire
Le procès de l'ex-chef rebelle et ancien Premier ministre ivoirien Guillaume Soro, jugé par contumace à Abidjan avec une vingtaine de ses partisans pour une tentative présumée de "complot" visant à renverser le pouvoir fin 2019, a repris mercredi.
Le procès avait débuté le 19 mai, mais avait été ajourné après une demi-journée d'audience, la défense ayant obtenu un délai pour étudier des pièces du dossier qui n'avaient pas été communiquées par le parquet. Comme mercredi dernier, plusieurs dizaines de personnes n'ont pu entrer dans la salle d'audience, trop petite, du palais de justice, autour duquel la sécurité a été légèrement renforcée.
Le tribunal devrait commencer à débattre du fond de l'affaire, alors que la première journée avait été le théâtre d'une bataille procédurale. Selon l'accusation, l'ex-président de l'Assemblée nationale (2012-2019), qui vit en exil à l'étranger depuis deux ans, aurait fomenté une "insurrection civile et militaire" lors de son retour - finalement avorté - en Côte d'Ivoire en décembre 2019, dix mois avant l'élection présidentielle.
Guillaume Soro, 49 ans, est accusé de "complot", "tentative d'atteinte contre l'autorité de l'Etat" ainsi que de "diffusion et publication de nouvelles fausses jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, ayant entraîné une atteinte au moral des populations", selon l'ordonnance de renvoi devant le tribunal criminel d'Abidjan (équivalent de la cour d'assises).
Période de détente politique
Dix-neuf de ses partisans sont poursuivis pour les mêmes charges. Les accusés, qui ont réfuté toutes les charges, encourent la prison à vie. Le collectif d'avocats qui défend Guillaume Soro a dénoncé un "simulacre de procès" et "un règlement de compte politique visant à écarter Guillaume Soro et les cadres de son mouvement des affaires publiques du pays".
Après une élection présidentielle tendue l'an dernier, la Côte d'Ivoire traverse depuis plusieurs mois une période de détente politique, avec des discussions entre le pouvoir et les deux principaux partis d'opposition et des libérations d'opposants. Mais Guillaume Soro et ses partisans restent dans le collimateur des autorités et semblent marginalisés.
En avril 2020, Guillaume Soro a été condamné à 20 ans de prison pour recel de détournement de deniers publics, pour avoir tenté de s'approprier, selon la justice, une résidence achetée par l'Etat pour le loger lorsqu'il était Premier ministre. Cette condamnation avait justifié l'invalidation de sa candidature à la présidentielle d'octobre 2020, alors qu'il était vu comme un challenger sérieux.
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