Tanzanie
La présidente tanzanienne estime qu'il n'était "pas bon" de rejeter la pandémie de coronavirus, s'opposant aux prises de position du défunt John Magufuli.
C'est une déclaration qui vient complètement s'opposer à celles de son prédécesseur. Samia Suluhu Hassan, la nouvelle présidente de Tanzanie, a estimé mardi qu'il n'était "pas bon" d'ignorer la pandémie de Covid-19, laissant entrevoir un changement d'attitude par rapport aux nombreuses sorties du président John Magufuli, qui avait minimisé la gravité de la situation sanitaire dans son pays.
Depuis juin 2020, l'ancien président affirmait qu'aucun cas de Covid-19 n'avait été décelé sur le sol tanzanien, "libéré" grâce aux prières. Aucun couvre-feu ni confinement n'a depuis été imposé pour prévenir la propagation du coronavirus. Tant Magufuli que le gouvernement tanzanien de l'époque avaient alors multiplié leurs charges contres les vaccins, préférant une décoction de plantes dont l'efficacité n'a pour l'instant toujours pas été prouvée.
Mais Samia Suluhu Hassan, vice-présidente devenue présidente après le décès de John Magufuli le 18 mars dernier, a annoncé la création d'un comité d'experts, qui sera chargé de conseiller le gouvernement, faire la synthèse des connaissances mondiales sur le virus et de proposer des recommandations.
"Nous ne pouvons le rejeter ou l'accepter sans les conclusions de la recherche" scientifique, a-t-elle déclaré à propos de la Covid-19, lors d'une cérémonie d'investiture de nouveaux membres du gouvernement à Dar es Salaam, la capitale économique.
Les experts "nous en diront plus sur la pandémie et nous conseilleront sur ce que le (reste du) monde propose. Nous ne pouvons pas tout accepter les yeux fermés, mais nous ne pouvons pas non plus nous isoler comme si nous étions une île tandis que le monde avance dans une toute autre direction" a t-elle ajouté.
Vers un retour sur les mesures du président Magufuli ?
Avant de décéder, officiellement, de problèmes cardiaques, John Magufuli avait pris la décision de punir plusieurs médias et journalistes qui enquêtaient sur la présence du coronavirus dans le pays, qui se sont multipliées après la mort du principal opposant, Seid Sharif Hamad, résultat d'une contamination à la Covid-19.
Des sanctions qui avaient alors choqué les défenseurs des droits de la presse, qui alertaient que la Tanzanie risquaient de s'enfoncer de plus en plus dans la censure. Mais la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a ordonné ce mardi la réouverture de médias interdits par son prédécesseur,refusant l'idée que le gouvernement de Tanzanie puisse être accusée de "supprimer la liberté de la presse".
"Nos textes de loi devraient être clairs sur les délits et leur punition. Nous ne devrions pas recourir à la force pour fermer des médias" a t-elle affirmé.
La présidente n'a pas mentionné de média en particulier mais la mesure pourrait concerner le journal Daima, interdit de publication en 2020 ou encore les chaînes de télévision Wasafi TV et Kwanza TV.
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