Congo
Le géant italien des hydrocarbures Eni a annoncé jeudi avoir proposé au parquet de Milan de payer une amende de 11,8 millions d'euros pour mettre fin à une enquête sur des soupçons de corruption en République du Congo visant la société et l'un de ses dirigeants.
Le parquet a requalifié le délit présumé de corruption internationale en malversation, ouvrant la voie à un accord à l'amiable, a expliqué le groupe dans un communiqué. Interrogé par l'AFP, Eni n'a pas souhaité dévoiler l'identité du dirigeant de l'entreprise incriminé dans l'affaire.Selon la presse italienne, l'enquête entamée en 2017 porte sur des renouvellements de permis pétroliers sollicités en 2015 par Eni en République du Congo.
Le groupe est soupçonné d'avoir accepté de vendre en contrepartie des parts de sa licence à une société écran détenue par des fonctionnaires de ce pays d'Afrique centrale. Eni a assuré que sa proposition "ne représente pas une reconnaissance de culpabilité de la part de l'entreprise", mais "une initiative visant à éviter la poursuite de la procédure judiciaire qui entraînerait d'importantes dépenses de ressources pour Eni et toutes les parties concernées".
Cette annonce intervient au lendemain de la décision d'un tribunal de Milan de relaxer les dirigeants d'Eni ainsi que du géant pétrolier Shell, mis en cause dans une vaste affaire de corruption au Nigeria. Dans ce procès retentissant, le parquet italien soupçonnait les deux groupes d'avoir versé 1,092 milliard de dollars de pots-de-vin, sur un total de 1,3 milliard déboursés en 2011, pour l'acquisition au Nigeria d'une licence d'exploration du bloc pétrolier offshore OPL-245.
Parmi les 13 prévenus figuraient le patron d'Eni, Claudio Descalzi, et son prédécesseur Paolo Scaroni, à l'encontre desquels le parquet de Milan avait requis en juillet des peines de huit ans de prison pour corruption. Claudio Descalzi est visé par une autre enquête diligentée en 2019 par le parquet de Milan pour conflit d'intérêt dans le cadre des activités d'Eni au Congo, des soupçons qu'il a qualifiés de "sans fondement".
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