Tanzanie
En Tanzanie, la police continue sa lutte contre les appels à la manifestation. Ce lundi le chef de la police de Dar es Salaam à confirmé l'arrestation du patron du principal parti d'opposition, qu'il accuse entre autres avec six autres cadres de son parti d'avoir "incité à saccager des infrastructures, brûler des stations-service, des marchés et des véhicules de transport en commun".
Tundu Lissu, opposant de retour au pays après une tentative d'assassinat et trois ans d'exil, a lui aussi été arrêté par la police tanzanienne, alors qu'il sortait des bureaux de l'Union européenne.
Candidat du Chadema à la présidentielle, arrivé en deuxième position, Tundu Lissu a finalement été libéré après deux heures d'interrogatoire, a annoncé son parti dans la soirée, mais ses autres responsables, dont son président, Freeman Mbowe, étaient toujours détenus.
Tundu Lissu comme Freeman Mbowe, le président du parti Chadema, avait appelé avec les haut responsable du parti à des manifestations afin de dénoncer les résultats "illégitimes" des récentes élections générales dans le pays.
Des élections dans lesquelles le président sortant John Magufuli, candidat à un deuxième mandat, a été réélu avec 84,39% des voix. Son parti, le Chama Cha Mapinduzi (CCM), parti unique jusqu'en 1992, a raflé la quasi-totalité des 264 sièges en jeu aux législatives.
Une élection ayant fait preuve d'une "fraude d'ampleur" selon l'opposition, qui refuse toujours d'accepter les résultats.
Candidat du Chadema et principal adversaire de Magufuli à la présidentielle, Tundu Lissu, n'a recueilli que 13,03% des voix.
Dès le lendemain du vote, Lissu avait rejeté par avance les résultats de scrutins ayant donné lieu, selon lui, à "une fraude d'ampleur sans précédent dans l'histoire" de la Tanzanie.
La loi en Tanzanie ne l'autorisant pas, "la porte de la contestation des résultats de la présidentielle devant un tribunal nous est fermée et c'est pourquoi nous avons décidé de nous adresser au peuple", avait expliqué samedi Tundu Lissu lors de l'appel à manifester lancé par le Chadema, avec l'ACT-Wazalendo, autre parti d'opposition, très actif sur Zanzibar.
Dans l'archipel semi-autonome de Zanzibar qui, outre le scrutin national votait pour élire ses propres président et députés, le candidat de l'opposition, Seif Sharif Hamad, a été arrêté deux fois la semaine du scrutin.
Des heurts sur l'île de Pemba, fief de l'opposition sur l'archipel, avaient également explosé après la distribution de bulletins de vote par l'armée. Selon les partisans de l'opposition ceux-ci étaient pré-cochés, ce qui aurait mené à une manifestation de grande ampleur.
Cette nouvelle arrestation des membres du parti d'opposition Chadema n'en finit plus de faire échos avec les accusations portées par les organisations de défense des droits de l'Homme: de nombreuses ONGs accusent le président Magufuli d'avoir placé son mandat sous le signe du recul des libertés fondamentales, et d'avoir permis une multiplication des attaques contre l'opposition.
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