Guinée
L'opposant guinéen Cellou Dalein Diallo, principal adversaire du président sortant Alpha Condé, a revendiqué lundi avoir remporté la présidentielle "dès le premier tour", sans attendre les résultats officiels, au risque de déclencher des troubles dans un pays où les nerfs sont à vif depuis des mois.
"Mes chers compatriotes, malgré les anomalies qui ont entaché le scrutin du 18 octobre et au vu des résultats sortis des urnes, je sors victorieux de cette élection dès le premier tour", a déclaré devant la presse M. Diallo.
"Il n'appartient ni à un candidat ni à une personne de s'autoproclamer vainqueur en dehors des instances définies par la loi", a répliqué le numéro 2 de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Bakary Mansaré, interrogé par l'AFP.
"C'est une proclamation prématurée", qui est "nulle et de nul effet", a-t-il ajouté, en soulignant qu'il fallait attendre que la Céni publie ses résultats - "d'ici la fin de la semaine", selon lui -, puis que la Cour constitutionnelle se prononce, pour que le vainqueur officiel de la présidentiel soit connu.
Le parti du président guinéen Alpha Condé a condamné la déclaration de victoire de son principal adversaire et demandé à ses militants de rester "calmes, sereins et mobilisés" dans l'attente de la publication des résultats officiels.
Dans un communiqué, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) "condamne sans réserve et avec la plus grande fermeté la déclaration irresponsable et dangereuse de M. Diallo."
"Cette attitude anti-républicaine et anti-démocratique appelle de la part de tous les patriotes et de tous les démocrates une vive indignation et une condamnation unanime", estime le parti du président Condé, qui brigue un troisième mandat controversé.
Le parti au pouvoir invite les autorités à prendre les dispositions nécessaires pour "prévenir le désordre" et "empêcher toute velléité de déstabilisation du pays et de ses institutions légitimes".
La déclaration de victoire de M. Diallo a déclenché des scènes de liesse dans les banlieues populaires de Conakry, où les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les partisans du principal opposant, qui avait promis de ne pas se "laisser voler la victoire".
Près de 5,5 millions de Guinéens étaient appelés dimanche à choisir parmi 12 candidats le prochain président de ce pays pauvre malgré ses immenses ressources naturelles.
La compétition se jouait en fait entre le sortant Alpha Condé, 82 ans et son adversaire de longue date, Cellou Dalein Diallo.
Cette élection, la première d'une série de cinq présidentielles en Afrique de l'Ouest avant fin 2020, s'est déroulée dans un climat de tension qui fait redouter des troubles autour de l'annonce des résultats, dans un pays accoutumé aux confrontations politiques sanglantes.
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