Ethiopie
La commission électorale éthiopienne a annoncé mardi le report sine die des élections générales prévues le 29 août, en raison de la pandémie du nouveau coronavirus.
“En raison des problèmes liés au coronavirus, la commission électorale a décidé qu’elle ne pouvait organiser les élections à la date prévue et elle a donc décidé d’annuler cette date et de suspendre toutes ses activités”, indique la commission dans un communiqué.
Aucune nouvelle date n’a été donnée par la commission électorale qui a précisé qu’un nouveau calendrier serait proposé “quand la pandémie sera terminée”.
Ces élections sont largement perçues comme une étape cruciale dans la transition politique que tente de mener à bien le Premier ministre Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019, dans un contexte de violences communautaires élevées.
La campagne officielle devait démarrer le 28 mai et la publication des résultats devait survenir avant le 8 septembre.
menace et mesures de riposte
L’Ethiopie compte officiellement 25 cas de Covid-19 et les autorités fédérales et régionales ont imposé des mesures de restrictions, telles que l’interdiction des rassemblements de masse et des restrictions de déplacements.
Ces mesures n’auraient pas permis d’achever en temps et en heure certaines des étapes clés de l’organisation du scrutin, comme l’enregistrement des électeurs, ou encore le recrutement et la formation des observateurs, a fait valoir la commission.
Lors des dernières législatives, en 2015, la coalition au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF) avait remporté les 547 sièges à pourvoir. Mais, depuis, Abiy Ahmed a décidé de transformer l’EPRDF en un parti politique unifié, le Parti éthiopien de la prospérité.
Cette modification controversée a cependant été rejetée par l’une des quatre composantes de l’EPRDF, le Front de libération des peuples du Tigré (TPLF), qui jusqu‘à 2018 dominait la coalition et a été largement marginalisé par M. Abiy, issu de l’ethnie oromo, l’une des deux plus grandes du pays.
Par ailleurs, l’ouverture politique décidée par M. Abiy a laissé libre cours aux vieilles rancœurs ethniques. Lors de la dernière éruption de violence, en octobre, des affrontements en Oromia ont provoqué la mort de 86 personnes.
AFP
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