Inspire middle east
Inspire Middle East vous propose un voyage haut en couleurs, à la rencontre du coach de vie Tony Robbins, de passage aux Emirats arabes unis, et de street-artistes libanais qui redonnent vie aux quartiers délabrés de leur pays.
L’entretien d’Inspire : Tony Robbins, coach et essayiste américain
Le coach et auteur à succès Tony Robbins a déjà accompagné de nombreuses personnalités comme l’animatrice Oprah Winfrey, le président Bill Clinton ou encore le chanteur Usher.
Du haut de ses deux mètres, il s’est imposé comme la référence internationale en terme de coaching de vie et a publié plusieurs best-sellers dont Pouvoir illimité (Unlimited Power). Depuis le début de sa carrière, environ 50 millions de personnes auraient participé à ses ateliers et ses programmes de formation.
A 59 ans, il organise des séminaires à travers toute la planète où il apparaît comme une rock-star sur scène, devant des foules déjà conquises.
Ce “gourou” des temps modernes gère en même temps une quarantaine d’entreprises, dont les chiffres d’affaires annuels combinés dépassent les 5 milliards de dollars. Un succès dont Tony Robbins est aujourd’hui très fier, lui qui a grandi au sein d’un milieu défavorisé et que personne n’attendait.
Un passé difficile qu’il n’a pas oublié, lui qui soutient désormais l’association caritative Feeding America, qui distribue des repas aux familles dans le besoin. Comme il le dit lui-même : “votre passé ne définit pas votre avenir”, et “chaque épreuve est un cadeau” car “sans épreuve, il est impossible de grandir”.
Inspire a réussi à intercepter ce coach bouillonnant d’énergie lors de sa visite aux Emirats arabes unis.
Rebecca McLaughlin-Eastham pour Euronews : Tony, comment fait-on pour libérer ce “pouvoir illimité” dont vous parlez ?
Tony Robbins : En fait, vous avez le pouvoir de rendre réel ce que vous envisagez ou ce que vous désirez. Il y a un demi-siècle, il y avait à peine l’eau courante ici et les Emirats sont aujourd’hui devenus l’une des nations les plus prospères de la planète. Les Emiratis ont mis à profit ce pouvoir parce qu’ils savaient ce qu’ils voulaient, ils ont appris à voir plus grand que leur propre intérêt. Il faut comprendre ce qui nous motive, ce qui nous excite, ce qui va nous faire avancer. Ce n’est pas qu’une simple motivation, c’est bien plus que ça. Il faut trouver ce qui nous inspire vraiment et une fois qu’on l’a, être persuadé qu’on a l’énergie pour agir en fonction et obtenir des résultats.
Vous venez souvent au Moyen Orient. Est-ce qu’il y a des attentes particulières de la part de vos clients ici par rapport au reste du monde ?
Quand je vais en Asie, par exemple, le groupe est au centre de l’attention. Aux Etats-Unis, il s’agit plutôt de l’individu, mais certains besoins humains sont universels. Nous cherchons tous une certaine qualité de vie. Nous voulons tous de la variété. Nous voulons être surpris. Nous avons tous besoin de sentir que notre vie a un sens. Nous avons tous besoin d’amour. Nous voulons tous avoir un rôle. Même si les cultures varient, ces besoins-là sont universels. Et ce que j’essaie de faire, c’est de montrer aux gens comment atteindre leurs objectifs le plus rapidement possible.
Qu’est-ce qu’on peut faire au quotidien pour maximiser notre potentiel ?
Si on y réfléchit bien, c’est notre état émotionnel qui contrôle tout. Quand on n’a pas le moral, pas d’énergie, notre esprit ne fonctionne pas de la même manière. Mais cela dépend des jours. Si vous cherchez à communiquer avec quelqu’un, sans avoir vraiment envie de le faire, vous ne pourrez pas le cacher, la personne va le ressentir. Mais quand vous changez radicalement, votre manière de bouger, votre façon de respirer ou de parler, cela modifie votre biochimie personnelle. On a tous des éléments déclencheurs qui nous sont propres, mes séminaires servent à les identifier. Bien sûr, on reste la même personne. La seule différence, c’est votre état. Il faut apprendre à utiliser cette énergie mentalement et physiquement, c’est ce qui permettra aux gens d’être performants. Il faut adopter la bonne attitude.
Vous avez conseillé plusieurs présidents qui se trouvaient dans des situations délicates… Un souvenir en particulier ?
Oh, je me souviens quand Bill Clinton m’a appelé, il était alors président des États-Unis. Il m’a appelé et m’a dit : “Ils vont me destituer ce matin. Que dois-je faire ?” Ma première réaction a été : “Vous n’auriez pas pu m’appeler plus tôt ? “ J’ai eu tellement de situations comme celle-là où je devais agir rapidement. Serena Williams m’avait appelé alors qu’elle venait de perdre sa sœur aînée, tuée dans une fusillade, et qu’elle devait rentrée sur le court de tennis. J’interviens également auprès d’enfants ou d’adultes suicidaires. Et je touche du bois, jusqu’à présent, nous avons évité le drame à chaque fois. Ce n’est pas évident de trouver ce qui empêche quelqu’un d’avancer. Il y a souvent de la peur, mais parfois c’est vraiment un blocage mental ou une croyance profonde. J’aide les personnes à cerner ce qui les bloque.
Parlons à présent de ce que vous appelez le « dépassement économique ». Personnellement, vous avez gravi l’échelle sociale… Comment avez-vous réussi à théoriser votre expérience ?
Je crois que toutes les âmes sont égales, mais que nous ne sommes pas tous égaux sur le marché. Pour moi, la meilleure façon d’évoluer passe par l’auto-éducation. Car l’éducation standard donnera des résultats standards. Alors que l’auto-éducation, à travers laquelle on découvre ce qui compte le plus pour nous et le domaine où l’on excelle, c’est là que vous gagnez de la valeur. Une personne peut valoir deux fois, quatre fois, dix fois, mille fois plus, par jour et par heure, si elle trouve le moyen de se valoriser. Il s’agit avant tout de faire plus pour les autres que n’importe qui d’autre. C’est la règle d’or que ce soit dans la vie quotidienne et dans les affaires.
Vous parlez de peur, cette peur qui empêchent les gens à investir dans les marchés boursiers par exemple… Ils ont peur des fluctuations du marché alors qu’ils ne devraient pas ?
Je pense que la peur est naturelle. J’ai passé cinq ans à m’entretenir avec une cinquantaine de personnes parmi les plus grands cerveaux de la planète : Ray Dalios notamment, le plus grand investisseur de l’histoire, mais aussi des gens comme Warren Buffet. Sur ces cinquante témoignages, ce qui était constant, c’est qu’il existe des modèles sur le marché. Si vous travaillez sur le long terme, voilà ce qu’il faut savoir à propos du marché boursier américain. Une fois tous les cent ans, une correction est apportée, c’est-à-dire une évolution d’au moins 10%. De plus, tous les cinq ans en moyenne, le marché baisse de 20% au moins. Mais dans la majorité des cas, d’un point de vue global, le marché n’est pas en baisse.
Vous savez, nous avons connu un Noël noir sur les marchés financiers américains en décembre dernier, la pire situation depuis des décennies. Et le mois suivant, voilà qu’on n’a jamais connu de meilleur mois de janvier ! Donc il ne faut pas concevoir le marché en terme de victoire ou de défaite immédiates, l’objectif est de rester dans le marché et de devenir propriétaire avec le temps. Ce n’est pas de gagner de l’argent à court terme, sauf si vous voulez en faire votre métier.
Vous inspirez les autres grâce à vos séminaires à travers le monde, mais vous, qui vous inspire ?
Ma femme ! (rires) Elle m’inspire énormément, et j’ai aussi de très beaux modèles. Je pense à un de mes amis les plus chers Peter Guber, mais aussi au grand PDG Marc Benioff. Ce sont des gens qui veulent changer le monde et qui gagnent beaucoup d’argent aussi… Leur parcours et leur évolution m’ont inspiré. Mais Marc, comme moi, c’est un philanthrope. Il a compris que le secret de la vie, c’est de donner, et il faut agir tout de suite ! C’est ça qui donne du sens à la vie.
Des street-artistes libanais redonnent des couleurs à leurs quartiers
Lorsqu’on arrive à Beyrouth par avion, on survole un quartier qui attire forcément le regard… un quartier dont on avait pourtant détourné les yeux durant longtemps. Ouzaï, en bord de Méditerranée, est un puzzle de couleurs. Mais le quartier n’a pas toujours été aussi joyeux. Il était même considéré comme l’une des banlieues les plus sales et les plus démunies de la ville.
“Dans cette zone, il n’y avait pas de lumière, pas de vraies routes, les ordures n’étaient jamais ramassées et s’amoncelaient partout. Les éboueurs ne venaient même pas dans notre quartier. Cet endroit était abandonné par les citoyens et par le gouvernement”, se souvient Haytham Boukhdoud, coordinateur du projet baptisé Ouzville.
A l’image d’Ouzaï, de nombreuses régions ont ainsi été laissées à l’abandon à travers le Liban, depuis la fin de la guerre civile. En 2015, l’homme d’affaires Ayad Nasser, originaire d’Ouzaï, s’empare du problème, avec l’ambition de restaurer la fierté des habitants de son quartier d’enfance.
“Au début, ils étaient sceptiques car ils n’étaient pas habitués à des couleurs si fortes : rouge, vert, jaune, rose… Ils n’aimaient pas ça et ils rejetaient l’idée. On se sentait vraiment seuls”, explique Haytham.
Mais au fur et à mesure que Ouzaï reprend des couleurs, de plus en plus d’artistes de rue, Libanais et étrangers, s’impliquent dans le projet. Marie-Jo Ayoub, professeure à l’Académie des Beaux-Arts, décide de faire participer ses élèves, des jeunes issus de l’élite libanaise qui n’auraient jamais pensé mettre les pieds dans un tel quartier.
“Cela prouve le succès de ce projet. Il permet de gommer la mauvaise image que les Libanais avaient de cet endroit, réputé malfamé et dangereux. Aujourd’hui, il y a simplement des gens qui peignent et on a envie de s’amuser avec eux !”, témoigne la professeure.
Et les artistes professionnels ne sont pas les seuls à redorer le blason d’Ouzaï… Tous les soirs et tous les weekends, des foules d’enfants et d’adolescents s’emparent aussi de leurs pinceaux pour décorer les murs et les bâtiments.
“On a ramené de la peinture bleue et on a commencé à peindre les murs. Et puis, on a dessiné une bouteille et un poisson. Avant Ouzaï était abandonné, et aujourd’hui, c’est rénové !”, se réjouit Murad, jeune habitant du quartier.
Grâce à ce projet, Ouzaï s’est transformé. Non seulement, ses habitants ont retrouvé le sourire, mais l’économie y est aussi florissante. De nombreux visiteurs se rendent désormais dans le quartier pour admirer les graffs et les couleurs, profitant en même temps des restaurants avec vue sur la mer. L’équipe du projet “Ouzville” songe à exporter sa méthode à d’autres villes et d’autres pays.
Au-delà de la capitale libanaise, les street-artistes ont déjà promené leurs rouleaux dans la ville de Sur, au sud du pays, mais également à Tripoli, en Libye.
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