Zimbabwe
Si depuis mercredi, il est libre de ses mouvements en raison de la liberté sous caution accordée par la justice, Evan Mawarire, une des figures des manifestations anti-gouvernementales au Zimbabwe se dit soucieux des conditions de vie d’autres manifestants encore en détention.
Bible en main et drappé dans le drapeau national de son pays, Evan Mawarire a animé jeudi une conférence de presse à Harare. L’occasion pour lui de décrire la nature de l’actuel gouvernement zimbabwéen qui « n’est pas différent de celui de Robert Mugabe ».
Pour avoir relayé l’appel à la grève de la principale centrale syndicale du pays suite à la hausse des prix du carburant (plus de 150%), le pasteur et opposant avait été arrêté la semaine dernière. Ce, avant d‘être libéré sous contrôle judiciaire mercredi.
Mais, en prison, Mawarire n‘était pas seul. En dehors de quelque douze décès enregistrés, plus de 1000 manifestants ont été arrêtés lors de la répression par la police appuyée par l’armée.
Des personnes dont les conditions laissent à désirer, à en croire l’opposant. « Encore une fois, nous devons courir et nous cacher. Cela me brise le cœur. J’ai été enfermé avec plus de 300 jeunes hommes dont les membres ont été cassés après avoir été battus par des soldats et des policiers. C’est une tragédie, c’est une honte. Il y a des enfants de 16 ans qui ont été enfermés », a confié le pasteur aux journalistes.
Des personnes tuées et blessées par balles
Un témoignage similaire à ceux de certains avocats et médecins qui ont reconnu que 12 personnes avaient été tuées dans la répression et que plus de 300 blessés avaient été blessés par balle. Des droits de l’homme ajoutent que des femmes ont été violées.
Des accusations rejetées par les autorités zimbabwéennes qui attribuent ces violences à des membres de l’opposition, arguant même que des opposants auraient porté des uniformes de la force publique.
Les espoirs de réforme sous Mnangagwa, qui a pris le pouvoir en novembre 2017 suite à la démission de Robert Mugabe après un règne de plus de 37 ans, sont en train de s’envoler petit à petit.
La grogne de ces deux dernières semaines et sa très brutale répression pourraient compliquer la tâche à Mnangagwa qui entend attirer les investisseurs afin de relancer une économique malade depuis des lustres.
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