Inspire middle east
Inspire Middle East se laisse emporter par la fièvre du football cette semaine, alors que la Coupe du monde bat son plein en Russie. Au programme : visite d’un centre de formation à Dubaï qui entraîne de jeunes footballeurs rêvant de devenir pro. Nous découvrirons aussi l’histoire d’un joueur professionnel de jeux vidéo qui a fait de son hobby une entreprise très lucrative.
Mais tout d’abord, direction l’Arabie Saoudite où le paysage social et culturel continue d’évoluer de jour en jour. Daleen Hassan nous raconte ce que symbolise l’ouverture d’un nouveau grand théâtre au sein du pays.
L’Arabie saoudite ouvre ses oreilles
Dans la ville de Dhahran, un orchestre russe prestigieux se produit en ce moment. Pas une évidence dans un pays qui a tout simplement interdit la musique durant des décennies. Mais l’Arabie saoudite se métamorphose petit à petit et a même entamé, pour certains, une véritable révolution culturelle.
C’est historique : le pays accueille pour la toute première fois des performances artistiques internationales, grâce à sa nouvelle scène du théâtre Ithra. Une scène qui attire des spectateurs à travers tout le pays. Le théâtre, installé au Centre culturel international du Roi Abdulaziz, est donc destiné à ouvrir les horizons artistiques mais servira également à développer la culture locale et la créativité des artistes saoudiens.
“Quand nous avons réfléchi à la conception de ce centre culturel, notre objectif était de passer d’une culture de consommation à une culture de création. Créer nous-mêmes les contenus créatifs plutôt que d’en être seulement spectateurs “, souligne Fatamah al-Rashid, directrice du centre culturel.
Avec son immense salle pouvant accueillir un millier de personnes, le théâtre Ithra a l’ambition de proposer une trentaine de spectacles par an et d’accueillir 500 000 visiteurs venus des quatre coins du monde. Et tout commence avec l’orchestre russe Mariinsky, une compagnie vieille de 200 ans et pourtant un évènement précurseur pour l’Arabie saoudite.
“Cela ne fait de mal à personne de jouer du Mozart ou du Tchaïkovski, bien au contraire. Je pense aussi que cela rend la vie plus intéressante. Et le monde a aussi des choses à apprendre de l’Arabie saoudite”, explique Valery Gergiev, chef d’orchestre de la compagnie Mariinsky.
Venue assister à cette première performance classique, on retrouve une spectatrice inattendue : la chanteuse de rock Lamya Nasser. L’artiste avait fondé le premier groupe de rock féminin au sein du pays, baptisé The Accolade, avec notamment leur tube « Pinocchio », il y a dix ans.
Malgré sa relative popularité, Lamya n’a jamais pu se produire sur scène, la loi saoudienne interdisant tous les concerts publics… encore plus pour un groupe 100% féminin comme le sien.
“C’est un challenge pour une femme saoudienne de chanter en public, cela ne sera sûrement pas facile de monter sur scène mais je veux y arriver !”, assure Lamya. La jeune femme a rejoint le groupe Wolfram au début de l’année. Avec un nouvel album en cours de création, la chanteuse espère pouvoir enfin se produire en spectacle au cours de l’année à venir.
“Il y a peu de temps encore, c’était difficile de dire : ‘je suis chanteuse’. Je devais aussi me souvenir que j’étais saoudienne. Mais on est en train d’assister à un grand changement : les gens acceptent mieux tous les types d’artistes.”
Une Coupe du monde qui fait rêver le Moyen-Orient
Depuis la mi-juin, les fans du ballon rond étaient scotchés à leurs écrans pour suivre l’aventure des équipes arabes lors du Mondial en Russie. Abdul Karim Hanif est allé à la rencontre des supporters et d’un footballeur jordanien aux grandes ambitions…
Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont vibré au rythme de la Coupe du monde ces dernières semaines. En 2014, plus de 3 milliards de personnes avaient suivi l’évènement. Et pour la première fois dans l’histoire du Mondial, quatre équipes arabes faisaient parties des 32 nations sur le terrain.
L’Arabie saoudite, l’Egypte, le Maroc et la Tunisie ont en effet participé aux phases de poule de cette Coupe du monde. Malgré leur élimination, les supporters sont fiers de leurs équipes.
“J’ai 51 ans, je n’ai vu l’Egypte en Coupe du monde qu’une seule fois dans ma vie avant ça. Je remercie Dieu d’avoir pu y assister une seconde fois”, Adel Erian, supporter égyptien
Saeed al-Neyadi, supporter émirati, espère quant à lui revoir un jour son équipe nationale au plus haut niveau : “J’ai l’espoir de revoir les Émirats arabes unis au Mondial. On y avait déjà participé en 1990, j’espère vraiment qu’on reviendra !”
Aux Émirats arabes unis, six centres de formation travaillent en partenariat avec des clubs européens. Parmi eux, la Liga Academy – basée à Dubaï – entraîne des garçons âgés de 12 à 18 ans. Cinq jeunes joueurs passés par ce centre ont déjà obtenu des essais avec des clubs tels que Malaga, Cadiz et Almeria en Espagne.
Leur entraîneur n’est autre que l’ancien directeur du centre de formation du Real Madrid. Pour David Iglesias, la région possède des talents certains mais a besoin d’un coup de pouce si elle veut voir ses joueurs percer :
“Nous allons faire un voyage en Espagne en août pour montrer nos joueurs aux recruteurs potentiels. Nous irons avec trois équipes. Au total, 60 joueurs passeront trois semaines en Espagne. A la fin de ce séjour, on espère que 5 ou 6 d’entre eux seront sélectionnés et resteront en Espagne.”
Après deux séjours en Espagne avec la Liga Academy, Ahmed Salam, jeune joueur jordanien est tout prêt de signer un contrat avec Malaga. A 18 ans, il rejoindrait ainsi l’équipe jeune du club andalou.
“Je reviens à peine d’Espagne, j’ai joué avec le Deportivo El Ejido avec l’équipe des moins de 23 ans. Le niveau était impressionnant, c’est vraiment autre chose. J’adorerais jouer à Valence car il y a de bons jeunes joueurs là-bas, les possibilités sont incroyables. Je pense que je suis capable de trouver ma place et de jouer pour l’équipe première”, rêve Ahmed.
David Iglesias et son équipe espèrent bien que leur travail fera émerger les jeunes talents du Moyen-Orient sur la scène internationale… à l’image de la star égyptienne Mohamed Salah qui, malgré un Mondial très difficile, est devenu l’icône de la jeune génération.
Footballeurs professionnels… joystick à la main
Il y a les joueurs sur le terrain, mais aussi les joueurs sur les pelouses virtuelles. La popularité des jeux vidéo et des “gamers” professionnels ne cesse de croître dans la région. Salim Essaid a rencontré l’un de ces stars montantes.
Parents, prenez garde ! Si jamais vous avez tendance à dire à vos enfants qu’ils perdent leur temps à jouer aux jeux vidéo, vous faîtes peut-être erreur… Le jeu vidéo peut en effet s’avérer être une activité très lucrative.
Prenez l’exemple d’Uzayr Marria. Ce jeune Britannique vivant aux Emirats, plus connu sous le nom de Uzi, est un enfant gamer devenu professionnel. A 20 ans, il peut gagner jusqu’à 15 000 euros à chaque évènement.
Ce spécialiste des sports électroniques (e-sports) a commencé les compétitions dès l’âge de 14 ans. Depuis, il ne s’est jamais arrêté.
“Quand j’étais plus jeune, je jouais jusqu’à 12 ou 13 heures d’affilée. Je me glissais hors de mon lit durant la nuit pour aller jouer à la console, alors que mes parents dormaient. Je jouais à la PS4 jusqu’à ce que ce soit l’heure de l’école”, se souvient Uzayr.
Et il n’y a pas que les jeux de football en compétition, mais aussi les sports de combats et les jeux de tir à la première personne (souvent appelé “FPS” pour “first-person shooter”). Dans toutes les catégories, le Moyen-Orient fournit son lot de champions. Le saoudien Abdul Aziz al-Shehri a par exemple remporté la Coupe du monde interactive de la Fifa en 2015.
En 2017, l’industrie du jeu vidéo a produit près de 3 milliards d’euros de recettes au Moyen-Orient, les plus gros marchés étant la Turquie, l’Arabie saoudite, l’Iran et les Emirats.
Aux Émirats arabes unis, Uzayr Marria est l’un des 35 membres du Nasser e-sports club. Comme les vrais footballeurs de Manchester United, les membres du club ont des contrats, ils voyagent dans le monde entier pour participer à de grandes compétitions internationales… et les meilleurs joueurs d’entre eux gagnent plus de 4000 euros par mois.
Peuvent-ils pour autant être considérés comme de véritables athlètes ? Pour leur manager, cela ne fait aucun doute : “Est-ce qu’on peut mettre un joueur qui passe huit heures chaque jour devant sa console, dans les mêmes baskets qu’un athlète qui s’entraîne pour aller aux JO ? Moi, je pense que oui. La force mentale, la vitesse de réaction,… C’est comme pour les joueurs d’échecs”, assure Luciano Rahul, directeur du Nasser e-sports club.
Si les échecs sont considérés comme un sport à part entière, pourquoi pas le jeu vidéo ? Lors des derniers Jeux d’hiver, le Comité international olympique a annoncé que les sports électroniques pouvaient être bel et bien considérés comme “une activité sportive”.
Qui sait ? Peut-être a-t-on une chance de voir un jour Uzayr Marria sous les anneaux olympiques…
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