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La libre-circulation au ralenti entre le Cameroun, le Gabon et la Guinée équatoriale

Cameroun

C’est avec le frein à main que les six pays de la CEMAC avancent sur le chemin de libre-circulation des personnes et des biens dans la sous-région.

Ici à Kye-Ossi, ville camerounaise, située à la frontière gabonaise et équato-guinéenne, s’organise le commerce triangulaire entre les trois pays.

Alors que les chefs d‘État et de gouvernement réunis en octobre dernier à N’Djamena ont décidé d’appliquer effectivement la libre-circulation, commerçants et clients camerounais, équato-guinéens et gabonais, habitués aux tracasseries ont du mal à percevoir une amélioration de leur quotidien.

C’est par exemple ce que remarque Valerie Oayna Ondo, une commerçante gabonaise. “Du côté du Cameroun, quand on vient de chez nous, il y a d’abord la police ou la gendarmerie, on paie 1000 francs. Il y a un poste de contrôle au milieu, je ne sais pas si c’est la PJ, on paie 1000 francs… On arrive devant, on trouve la gendarmerie, on paie toujours 1000 francs… Ce qui nous fait 3000”

Ce que cette commerçante reproche aux forces de l’ordre camerounaises, ses homologues camerounais le reproche aux autorités équato-guinéennes accusées de favoriser “l’arnaque”.

“En Guinée, quand tu entres en Guinée c’est tout un calvaire, se plaint Isidore Achomo qui vend de la friperie dans la sous-région. On t’arnaque on te dépouille… Je parle bien de Guinée équatoriale. Les hommes en tenu vous arnaquent et ils vous incarcèrent , ils vous mettent en cellule pour payer une grande somme pour vous libérer”. Pointés du doigt par tous, les Équato-guinéens semblent être les grands gagnants de la campagne d’ouverture des frontières. Et ils n’hésitent pas à traverser la frontière camerounaise pour s’approvisionner dans les marchés locaux.

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“Je suis Équato-guinéen, je suis curé d’une paroisse, fait le père Gregorio qui dirige la paroisse de Ncue. Nous sommes venus faire les achats pour préparer notre fête patronale saint François Xavier… Je trouve que l’ambiance est bonne surtout maintenant… Avant on ne pouvait pas passer facilement avec les voitures mais les gens passent déjà sans problème”

Ambam, autre ville camerounaise concernée par les échanges avec la CEMAC est témoin de 15 ans d‘échecs répétés de tentatives d’intégrer les économies des pays membres.

Alors que le commerce intra-africain est déjà très peu développé, la sous-région Afrique centrale, reste l’ensemble le moins inter-connecté du continent.

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