Nigéria
Les polémiques sur l‘état de santé du président nigérian Muhammadu Buhari ne s’estompent pas. Pour ne rien arranger, son bureau a annoncé dimanche qu’il prolongeait son séjour à Londres, où il s’est rendu il y a plus d’une semaine pour des analyses médicales. Selon l’opposition, il est temps de savoir de quoi souffre exactement M. Buhari.
Des réponses, voici ce qu’exige l’opposition nigériane. Dimanche, le Peoples Democratic Party (PDP), le principal parti d’opposition s’est exprimé sur le séjour du président Buhari à Londres.
Dans un entretien au journal local Punch, le parti a estimé que le peuple avait le droit d’avoir des détails sur le mal dont souffre le président parce que ce dernier utilise des fonds publics.
“Il devrait leur dire (aux Nigérians) quel est son véritable état de santé”, a suggéré un responsable du parti. Sa déclaration intervient alors que dimanche, le cabinet de la présidence a informé que le président Buhari prolongeait son séjour à Londres dans l’attente des résultats de ses examens médicaux.
“Il y a des dates fixées pour obtenir des résultats médicaux”, a-t-il ajouté, suggérant que le président devrait déjà connaître sa date de retour.
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Certes le camp présidentiel a annoncé que Muhammadu Buhari souffrait d’une infection à l’oreille, mais à l’en croire, en raison du secret médical, c’est au président seul que revient la décision de dire ce qui ne va pas, a affirmé Femi Adesina, un porte-parole de M. Buhari. Ajoutant au passage qu’il n’y a pas de vacance de pouvoir vu que le vice-président Yemi Osinbajo assure l’intérim.
Le spectre du passé
Ces explications sont pourtant loin de convaincre la population nigériane qui se montre de plus en plus exigeante sur l‘état de santé de son président. Ce lundi, alors qu‘était organisée à Abuja une manifestation contre la cherté de la vie, le débat s’est ravivé.
“La question est claire et simple : qu’est-ce qui ne va pas avec notre président et pour combien de temps va-t-il être absent ?”, a demandé James Badmus, un avocat nigérian. “Tout le monde peut tomber malade, mais quand un président tombe malade, ce ne devrait pas être une question confidentielle”, a-t-il ajouté.
Même préoccupation pour Mabel, une autre manifestante. “Je me demande pourquoi le gouvernement n’est pas plus transparent au sujet de la santé de notre président (…) Nous sommes complètement dans le noir”, a-t-elle déclaré.
Des interrogations qui traduisent bien les inquiétudes des Nigérians qui vivent encore dans le souvenir du décès au pouvoir du président Umaru Yar’Adua, en 2010. Pour rappel, ce n’est que dans ses derniers instants que la population a appris qu’il souffrait d’une maladie rénale de longue date.
Plus tôt, dans la décennie 90, c’est le président Sani Abacha (1993-1998) qui mourait au pouvoir, le 8 juin 1998 d’une crise cardiaque (raison officielle).
“Ma crainte est que l’histoire se répète”, a déclaré un fonctionnaire. “L‘épisode de Yar’Adua est encore frais dans notre mémoire”, a-t-il ajouté.
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