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Frederik de Clerk qualifie le mouvement « Rhodes must fall » de « bêtise »

Frederik de Clerk qualifie le mouvement « Rhodes must fall » de « bêtise »

Afrique du Sud

Le dernier président blanc d’Afrique du Sud, Frederik W. de Clerk, a critiqué une campagne appelant à la démolition de la statue de Cecil John Rhodes au Collège Oriel de l’Université d’Oxford. Dans une lettre adressée à “The Times” , il a qualifié la campagne de « bêtise » et les leaders étudiants de «plein de bruit et de fureur».

« Si le politiquement correct devait être appliqué aujourd’hui de manière cohérente, peu de grandes figures d’Oxford passeraient la rampe ». Cette phrase résume la pensée de l’ancien président sud-africain, Frederik de Klerk, à propos de la campagne lancée par des étudiants pour la démolition d’une statue du colonisateur Cecil Rhodes du collège d’Oriel de l’université d’Oxford. Ces protestataires voient en cette statue un symbole de l’oppression imposée par la minorité blanche qui a dominé l’Afrique du Sud jusqu’en 1994. Une attitude que le dernier président blanc de l’Afrique du sud trouve « regrettable ». « Nous ne commémorons pas des chiffres historiques pour leur capacité à répondre aux conceptions actuelles du politiquement correct, mais leur véritable impact historique. », a ainsi commenté celui qui mena les réformes qui mirent un terme à la politique d’apartheid en 1991. « Mon peuple, les Afrikaners, a de bonnes raisons de haïr Rhodes plus que quiconque. Il a été l’architecte de la guerre des Boers, qui a eu un impact désastreux sur notre peuple. Pourtant, le gouvernement du Parti national (son ancien parti, ndr) n’a jamais pensé que son nom soit retiré de notre histoire… », a poursuivi M. De Klerk.

Cécil Rhodes, symbole de la colonisation

Baron de la politique et des mines, Cécil Rhodes est décrit comme un philanthrope qui a laissé une part de son immense fortune à l’université d’Oxfort où il a fait ses études. Mais, Cecil Rhodes, c’est aussi le symbole de la colonisation de l’Afrique du sud. S’il est considéré comme un bienfaiteur par certains, beaucoup de Sud-africains, noirs en particuliers, gardent en lui l’image d’un colon fanatique, précurseur de l’Apartheid, régime discrimatoire dont ont souffert les noirs pendant plusieurs décennies.

Ce rôle présumé dans l’une des pages les plus sombres de l’histoire de l’humanité pousse aujourd’hui certains à exiger que toute trace de son personnage soit effacée. Un mouvement qui a démarré à Londres en avril a conduit au déboulonnement d’une autre statue coloniale de Cecil John Rhodes à l’université de Cape town. Et actuellement, une pétition appelant à la démolition de celle du collège d’Oriel a reçu plus de 2300 signatures.

Le collège a déclaré la semaine dernière que les opinions du colonisateur était en totale opposition avec l‘éthique du programme des bourses et de l’université d’Oxford, mais a promis de procéder à « un exercice d‘écoute » de six mois pour décider du sort de la statue. « Si Oriel trouve aujourd’hui Rhodes tellement répréhensible, une solution honorable ne serait-elle pas de rendre son legs, intérêts compris, aux victimes de l’impérialisme britannique en Afrique australe ? », s’interroge l’ancien président sud-africain. ### Une réaction « méprisable » h3>

Mais les propos du Prix Nobel de la paix en 1993 (prix reçu conjointement avec Nelson Mandela qui lui a succédé au pouvoir), n’ont pas du tout été appréciés par le mouvement « Rhodes must fall » d’Oxford. Dans une déclaration à la BBC, le mouvement a jugé « méprisable » que quelqu’un qui prétend être une « icône de la réconciliation utilise le parti national, à l’origine de l’apartheid, comme un modèle dans la façon de traiter avec les symboles coloniaux ». Le Mouvement a ajouté que « son commentaire : « les Afrikaners blancs ont plus de raison de ne pas aimer Rhodes que quiconque » incarne précisément une distorsion et une façon de pervertir l’histoire coloniale ». De son côté, le parti du leader populiste sud-africain Julius Malema a ironisé dimanche en déclarant que « la défense de la statue de Rhodes par De Klerk a démontré qu’il mérite le Prix Nobel de la Paix reçu conjointement avec Nelson Mandela ».

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