Corée du Sud
Séoul et Tokyo ont ainsi conclu lundi dans la capitale sud-coréenne un accord pour mettre fin à ce différend historique qui empoisonnait les relations entre les deux pays.
Le Japon a accepté de verser 7,5 millions d’euros de dédommagement de ces femmes encore en vie. En outre, le texte prévoit que Séoul s’efforce, en coopération avec les associations de victimes, de déplacer une statue symbolisant les souffrances des femmes de réconfort, qui se trouve actuellement en face de l’ambassade du Japon.
“Le système des femmes de réconfort a existé du fait de l’implication de l’armée japonaise et le gouvernement japonais est pleinement conscient de sa responsabilité”, annonce Fumio Kishida, ministre japonais des Affaires étrangères. Elle explique par la suite que *“ : l’accord de lundi n’est pas seulement au bénéfice de ses deux signataires mais contribuera plus largement “à la paix et la stabilité de la région.”*Yun Byung-Se, ministre sud-coréen des affaires étrangères lui, rassure que cet accord sera “définitif et irréversible” si le Japon assume ses responsabilités. Et d’indiquer par ailleurs que son pays se retiendrait désormais de soulever le problème des “femmes de réconfort” lors des prochains sommets internationaux.
Pendant la Seconde guerre mondiale – Accord historique entre Séoul et Tokyo sur les “femmes de réconfort” https://t.co/XVXGriWQLI
— Paris Match (@ParisMatch) 28 Décembre 2015
Le sort de ces dizaines de femmes chosifiées par les soldats nippons suscite beaucoup de débats en Corée du Sud. Fumio Kishida déclare que le Premier ministre japonais Shinzo Abe lui-même serait allé jusqu‘à exprimer aux victimes ses “excuses et son repentir, du plus profond de son cœur”.
Depuis son arrivée au pouvoir en février 2013, la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a adopté une position intransigeante sur la question. “Très récemment encore, elle présentait ce différend comme le “plus grand obstacle” à l’amélioration des relations bilatérales”:http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2015/12/28/le-japon-et-la-coree-du-sud-trouvent-un-accord-sur-les-femmes-de-reconfort_4838548_3216.html.
200.000
La plupart des historiens estiment que jusqu‘à 200.000 femmes, pour la plupart des Coréennes mais aussi des Chinoises, des Indonésiennes et des ressortissantes d’autres pays asiatiques, ont été enrôlées de force dans les maisons closes de l’armée impériale.
La position du Japon, qui a occupé la Corée de 1910 à 1945, était jusqu‘à présent de considérer que cette question avait été réglée en 1965 à la faveur de l’accord qui a rétabli les liens diplomatiques entre Tokyo et Séoul. Séoul, qui estimait que l’accord de 1965 ne portait pas sur le dédommagement individuel des victimes des crimes de guerre de l’armée japonaise, continuait d’exiger un véritable repentir.
En outre, le Japon avait en 1993 reconnu sa culpabilité dans l’exploitation de ces femmes. Un fonds avait alors été établi pour leur verser des réparations financières.Il avait toutefois été financé par des dons privés, en lieu et place du gouvernement japonais, au grand dam de Séoul.
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