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Tanzanie : à Zanzibar, l'Algoculture devient un levier économique pour les femmes

un villageois marchant le long d'une plage déserte à Kiwengwa sur l'archipel est-africain de Zanzibar, 12/10/2010   -  
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AP Photo

Tanzanie

À Paje, petite ville de la côte orientale de Zanzibar, les eaux turquoise s’animent chaque matin. Des femmes s’avancent dans le lagon, paniers à la main, tandis que leurs robes colorées flottent autour d’elles. Les touristes captent ces scènes pittoresques sans toujours savoir que les algues récoltées finiront dans des crèmes solaires, des cosmétiques ou des produits pharmaceutiques vendus dans le monde entier.

Depuis plusieurs décennies, la culture d’algues fait partie du paysage économique local. Aujourd’hui, un nouvel essor est visible, porté par la demande internationale pour les propriétés épaississantes et stabilisantes des algues.

« Le plus difficile, c’est de planter les poteaux et d’attacher les cordes sous l’eau. Quand on se redresse, le dos fait mal », explique Pili Khalid Pandu, cultivatrice d’algues.

Les journées sont longues, le soleil implacable, et les irritations cutanées fréquentes. Les piqûres d’oursins ou les blessures sont un risque constant. « Parfois, ma peau se rétracte après des heures dans l’eau. Quand je sors, elle paraît toute ridée », confie Mwanaisha Makame Simai, cultivatrice indépendante. Malgré la difficulté du travail, ces femmes persévèrent : la culture d’algues représente leur principale source de revenus dans un pays où moins de la moitié des femmes sont employées officiellement.

Zanzibar compte environ 25 000 cultivateurs d’algues, dont la majorité sont des femmes. La filière est désormais le troisième pilier économique de l’archipel, derrière le tourisme et les épices. Certaines initiatives locales améliorent les conditions de travail et les revenus. À Paje, Mwani Zanzibar forme les cultivatrices à la fabrication de cosmétiques naturels, leur permettant de passer plus de temps en atelier et moins dans l’eau. « Nous voulons que ces femmes soient actrices de la chaîne de valeur, pas seulement productrices », souligne Klara Schade, directrice de l’entreprise.

Le réchauffement pousse les femmes à planter les algues plus au large, en eau profonde, ce qui accroît le risque de noyade lorsque la marée remonte rapidement, un danger que la fondation Milele Zanzibar tente de prévenir en leur enseignant la natation.

Soutenue par des investisseurs et des ONG, dont Cargill et The Nature Conservancy, la filière attire désormais l’attention internationale. La Global Seaweed Coalition veille à encadrer la croissance et à garantir la durabilité du secteur.

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