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Bello Bouba Maigari : "60 ans après, nos enfants vont encore à l'école sous l'arbre"

Bello Bouba Maigari   -  
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Dans le cadre de la présidentielle au Cameroun, Africanews propose une série d'interviews des candidats. Dans cette deuxième interview, notre correspondant Joël Honoré Kouam interroge le president de l'UNDP, Bello Bouba Maigari.

Vous êtes un soutien de longue date de Paul Biya que vous défiez aujourd'hui dans les urnes. Pourquoi ? 

Tout simplement parce que nous exerçons là les hauts droits constitutionnels reconnus par la constitution à tout parti politique. L’UNDP a réuni ses instances de décision le 28 juin dernier et, avec nos camarades dans nos délibérations, nous avons décidé de nous présenter à cette élection.

Les chantiers sont nombreux et certains perçoivent votre âge comme le facteur qui fait que vous n’êtes pas l’homme de la situation. Que répondez-vous à cela ? 

Je réponds que l'âge au contraire peut être un atout. Si on a la chance de vivre longtemps, on a la chance d'apprendre aussi. Ce qui a été mon cas. Je remercie le Seigneur de m'avoir permis d'être sur la scène politique camerounaise depuis quelques décennies.

Votre carrière vous place à la croisée de l’opposition et du pouvoir. Comment cette double expérience pourrait être utile dans votre projet pour le Cameroun ?

Bien au contraire. Je vois bien qu’avoir une expérience à la fois dans le gouvernement, mais également d'être passé pendant au moins six ans à l'Assemblée nationale en tant que député élu, président du second groupe parlementaire, m'a permis d'avoir une expérience qu’on ne retrouve pas facilement dans notre pays.

Au Cameroun, le Conseil constitutionnel a le dernier mot lors de contentieux post-électoraux. On l'a accusé récemment de refuser de dire le droit. Peut-il jouer franc jeu au soir de cette élection ? 

Les institutions nationales sont créés conformément aux dispositions de la Constitution. Elles obéissent et travaillent conformément aux lois existantes. Le Conseil constitutionnel espère continuer à travailler dans ce sens. A l’UNDP, nous espérons l’aider à lui accorder plus d'indépendance.

Un candidat a été choisi par l'Union pour le Changement en tant que candidat consensuel de l'opposition. Il s'agit d’Issa Tchiroma Bakary. Quelle est votre réaction et avez-vous été consulté ?

Le candidat consensuel avant d'arriver à son nom a été choisi par quelle instance ? Je ne sais pas sur quelle base un groupe peut s’investir le droit de choisir un candidat dit "consensuel". Nous ne nous sentons pas concernés par la décision d'un groupe qui n'a aucun pouvoir constitutionnel.

Quelles sont vos priorités pour redonner confiance aux électeurs déçus par la politique ?

Oh elles sont nombreuses ! Il y a beaucoup de problèmes. Pourquoi j'emprunte l'avion pour aller à Kousseri ? C'est à cause de l'état de nos routes et de nos infrastructures routières. D'autres infrastructures ont besoin d’être réhabilitées en profondeur comme dans le secteur de production et de l'agriculture. Nous avons également des problèmes dans le domaine de la santé. Nous avons des problèmes pour l'éducation de nos jeunes. Comment voulez-vous qu’après plus de 60 ans de souveraineté en tant que nation, nous ayons encore des enfants qui vont à l'école sous l'arbre ?

Que répondez-vous à ceux qui vous accusent d'avoir fait partie de ce gouvernement qui n’a pu résoudre les problèmes ?

Nous avons été au gouvernement sur la base d’un document connu comme la plateforme d'action gouvernementale. Nous avons appliqué, avec loyauté, les clauses de notre plateforme. Nous avons soutenu pour cela cette plateforme pendant deux ou trois mandats, et aujourd'hui nous pensons que nous pouvons mieux faire.

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