économie africaine
Chaque année, plus de 200 millions de migrants soutiennent, à distance, quelque 800 millions de proches dans leur pays d’origine. Le 16 juin, à l’occasion de la Journée internationale des transferts de fonds familiaux, le Fonds international de développement agricole (FIDA) rappelle l’ampleur et l’impact de ces flux financiers, devenus vitaux pour de nombreuses économies rurales.
En 2024, les envois de fonds ont atteint un volume estimé à 685 milliards de dollars, à destination de pays à revenu faible ou intermédiaire. Dans 30 pays en développement, ces transferts représentent plus de 10 % du produit intérieur brut (PIB). Un chiffre qui dépasse, dans ces régions, le total cumulé de l’aide publique au développement et de l’investissement direct étranger.
Pour Alvaro Lario, président du FIDA, ces flux sont aujourd’hui un pilier du développement mondial :
« Aujourd'hui, à l'occasion de la journée internationale des envois de fonds des familles, nous rendons hommage à 200 millions de migrants qui soutiennent 800 millions d'êtres chers restés au pays. Ces flux dépassent désormais l'aide et l'investissement direct étranger combinés dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Ils financent l'alimentation, la santé, l'éducation et les entrepreneurs. »
Les campagnes bénéficient directement de cette solidarité : un tiers des fonds transférés est destiné à des zones rurales, souvent délaissées par les services financiers classiques. Au Népal, en Gambie ou au Mali, ces envois permettent à des familles de subvenir à leurs besoins, d’investir dans l’agriculture, de créer de petites entreprises ou encore de scolariser leurs enfants.Mais les obstacles demeurent.
Les coûts de transfert restent élevés, autour de 6 % en moyenne, soit le double de la cible des Nations Unies pour 2030.
À cela s’ajoutent les restrictions bancaires, les fermetures de comptes et d’autres contraintes réglementaires. Pedro de Vasconcelos, responsable de la Facilité de financement pour les envois de fonds (FFR) au FIDA, souligne :
« La journée internationale des transferts de fonds familiaux a été créée il y a plus de dix ans, non seulement pour reconnaître l'importance de ces flux, mais aussi pour les protéger contre les pratiques néfastes. [...] Pour l'avenir, il est important de comprendre que ce n'est pas l'argent qui compte, mais les personnes derrière qui ces flux changent la vie. »
Pour répondre à ces défis, le FIDA soutient plus de 75 projets dans 50 pays, visant à améliorer l’accès des familles aux services financiers numériques, à l’épargne et au crédit. Son objectif : transformer chaque envoi en opportunité durable. Selon l’institution, réduire les coûts à 3 % permettrait d’économiser jusqu’à 20 milliards de dollars par an, autant d’argent rendu directement aux familles qui en dépendent.
Alors que se profile la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4), le FIDA appelle les États, banques et organisations internationales à pleinement exploiter le potentiel transformateur des transferts de fonds, en les sécurisant et en facilitant leur usage productif à long terme.
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