Haïti
Des dizaines de manifestants ont défilé dimanche sur les hauteurs de la capitale haïtienne pour dénoncer l’escalade de la violence des gangs et réclamer la démission du Premier ministre ainsi que celle du Conseil présidentiel de transition.
« Nous avons besoin de sécurité, de nourriture, d’un toit, de soins de santé. Si vous ne pouvez pas assumer ces responsabilités, partez », a déclaré l’artiste hip-hop Stevenson Telfort, connu sous le nom d’A.T.R.O.S., lors de la marche. Il a également interpellé le Conseil présidentiel à sept membres, qu’il accuse d’inaction.
La manifestation de dimanche survient au lendemain d’un autre rassemblement massif à Port-au-Prince, organisé en hommage à plusieurs leaders communautaires récemment tués lors de violents affrontements avec des groupes armés. Entre janvier et mars 2025, plus de 1 600 personnes ont été tuées et au moins 580 blessées dans des violences liées aux gangs, selon les derniers chiffres.
En mars, des habitants armés de bâtons et de machettes, épaulés par une brigade environnementale, ont réussi à reprendre une école catholique occupée par plus de 100 présumés membres de gangs. Cet acte de résistance, salué par beaucoup, demeure néanmoins l’un des rares succès isolés face à des bandes armées solidement implantées, souvent soutenues par certains politiciens et membres de l’élite économique haïtienne.
La situation humanitaire reste critique. Plus d’un million de personnes ont été déplacées à cause des violences ces dernières années.
En 2024, plus de 5 600 décès liés à la criminalité ont été recensés par les Nations Unies. Malgré le soutien d’une mission onusienne dirigée par la police kenyane, la Police nationale d’Haïti peine à contenir la violence. La mission internationale est toujours sous-financée et largement en sous-effectif, avec seulement 1 000 agents déployés sur les 2 500 prévus.
Dans une tentative de réponse à l’emprise croissante des gangs, les États-Unis ont annoncé vendredi la désignation officielle de deux grandes factions, Viv Ansanm et Gran Grif, comme organisations terroristes étrangères.
Viv Ansanm est une coalition influente, tandis que Gran Grif domine la région centrale du pays. Toutefois, cette décision suscite des inquiétudes parmi les ONG, qui craignent qu’elle complique davantage leurs opérations humanitaires, notamment l’accès à la nourriture et à l’eau potable, souvent soumis à des négociations avec les gangs.
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