Afflux croissant de migrants aux Canaries, porte d'entrée vers l'Europe

Les îles Canaries, archipel espagnol situé au large de l’Afrique de l’Ouest, font face à une nouvelle vague d’arrivées de migrants. Au cours des deux derniers jours, plus de 550 personnes ont débarqué sur ces îles après avoir traversé l’Atlantique dans des embarcations de fortune, selon le service de sauvetage maritime espagnol. Au moins un corps a été retrouvé à bord d’un de ces bateaux.

Cette route migratoire, l’une des plus périlleuses au monde, attire principalement des migrants originaires d’Afrique de l’Ouest, fuyant la pauvreté et les violences. En janvier 2025, 3 409 migrants ont atteint l’Espagne par voie maritime, un chiffre similaire à celui de la même période l’an dernier. L’année 2024 avait déjà été marquée par un record historique, avec plus de 61 000 arrivées, dont près de 47 000 aux seules îles Canaries. Parmi eux, plusieurs milliers de mineurs non accompagnés.

La traversée reste extrêmement risquée. Bien que la distance entre l’Afrique et les Canaries soit de 105 kilomètres à son point le plus court, les départs se font souvent depuis la Mauritanie, située à au moins 762 kilomètres de l’île d’El Hierro. Ces trajets peuvent durer plusieurs jours, voire des semaines, dans des conditions précaires.

Les conséquences humaines sont dramatiques. L’ONG Caminando Fronteras estime que plus de 10 000 migrants sont morts ou portés disparus sur cette route en 2024. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui tient des registres depuis 2014, a recensé au moins 5 000 décès ou disparitions, mais les ONG dénoncent une sous-estimation massive du bilan.

Malgré ces dangers, la pression migratoire ne faiblit pas. Frontex, l’agence européenne de garde-frontières, a noté une augmentation de 18 % des traversées irrégulières sur cette route entre l’Afrique de l’Ouest et les Canaries en 2024, en grande partie due à l’intensification des départs depuis la Mauritanie.

Face à cette crise humanitaire, les efforts de sauvetage peinent à répondre à l’ampleur des besoins. Les naufrages continuent de faire de nombreuses victimes, laissant des familles endeuillées et soulignant l’urgence de solutions à la fois nationales et internationales.