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Haïti : des femmes déplacées par les gangs soignent leur traumatisme

Un rayon de lumière éclaire une blessure par balle sur l'épaule droite de Rose Dufond, dans un refuge à Delmas, à Port-au-Prince, Haïti, 4 juin 2023.   -  
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Ariana Cubillos/Copyright 2023 The AP. All rights reserved

Haïti

En Haïti, la violence des gangs a déplacé près de 580 000 personnes. Pour aider les femmes victimes, des ateliers organisés par l’UNESCO offrent un soutien psychologique face aux traumatismes.

La violence des gangs en Haïti, particulièrement dans la capitale Port-au-Prince, a provoqué une crise humanitaire majeure. Depuis mars 2024, près de 580 000 personnes ont été déplacées à la suite des affrontements avec des groupes armés, qui contrôlent désormais 85 % des quartiers de la ville, selon les Nations unies. Cette situation a exacerbé les violences de genre, notamment contre les femmes et les filles.

Face à ce climat d'insécurité, l'UNESCO, en partenariat avec l’Association haïtienne de psychologie et la Solidarité des femmes journalistes haïtiennes, a mis en place des ateliers de soutien psychologique. Ces sessions, d’une durée de cinq jours, sont spécialement conçues pour aider les femmes à surmonter les traumatismes causés par la violence.

Eric Voli Bi, responsable de l’UNESCO en Haïti, a ouvert les ateliers en déclarant : « Nous espérons que ces initiatives fourniront aux victimes les outils nécessaires pour reconstruire leur vie. »

Soigner les blessures invisibles

Les ateliers combinent thérapies cognitives et exercices de méditation pour réduire l’anxiété et les troubles post-traumatiques. Selon la psychologue Esther Josiane Mathelye, le déplacement forcé est une des principales sources de souffrance pour les participantes. « Compte tenu de la situation des gangs dans le pays, qui oblige de nombreuses personnes à quitter leur maison à la recherche d'endroits plus sûrs, cela devient stressant pour eux après avoir passé plus de 14 à 16 ans dans un quartier où ils ont déjà établi leur vie au sein de la communauté. »

À Port-au-Prince, près de 200 personnes déplacées par la violence des gangs, dont un homme dormant dans sa cour, se sont réfugiées chez Jean-Kere Almicar et dans les environs.
À Port-au-Prince, près de 200 personnes déplacées par la violence des gangs, dont un homme dormant dans sa cour, se sont réfugiées chez Jean-Kere Almicar et dans les environs. Ariana Cubillos/Copyright 2023 The AP. All rights reserved

Un espoir pour les femmes et les journalistes

Parmi les participantes, Yolande Day, ancienne animatrice radio et artiste, témoigne de l'impact des séances : « Ils m'ont appris à contrôler le stress, à rire quand il revient dans la vie, à le gérer, et aussi nos émotions. Avant ces séances, nous ne savions pas que ces exercices étaient vraiment utiles. Je ne repartirai pas de la même façon que je suis arrivée. »

En plus des femmes déplacées, cette initiative vise à soutenir les femmes journalistes, particulièrement exposées aux menaces des gangs. Financé par le Global Media Defense Fund et le Département d’État américain, le projet s’inscrit dans une stratégie globale de l’UNESCO pour protéger les acteurs de la culture et de l’information en Haïti.

Alors que le pays reste sous la menace de violences croissantes, ces ateliers représentent un rare espace de répit et de reconstruction pour des femmes lourdement affectées par la crise.

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