Ghana
Un projet de loi qui criminalise les personnes LGBTQ+ au Ghana et leurs partisans a été condamné par la communauté internationale jeudi après son adoption par le Parlement, les Nations unies le qualifiant de « profondément troublant » et demandant instamment qu’il ne devienne pas loi.
Dans un communiqué, Ravina Shamdasani, porte-parole du haut-Commissariat des Nations Unies, a déclaré que le projet de loi élargit la portée des sanctions pénales contre les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et queer simplement pour ce qu’elles sont, et menace de sanctions pénales contre ceux qui sont perçus comme leurs alliés.
Le projet de loi, qui a été adopté par le Parlement ghanéen, mercredi, avait été présenté pour la première fois il y a trois ans.
Il criminalise les relations, les activités sexuelles et les actes d’affection, en public, entre les personnes de même sexe.
Il cible également leurs partisans et la promotion et le financement d’activités liées à la communauté LGBTQ+.
Les personnes condamnées risquent jusqu’à dix ans de prison.
Le projet de loi a été envoyé au bureau du président pour être signé.
Le Ghana a généralement été considéré comme étant plus respectueux des droits de l’homme que la plupart des pays africains, mais depuis que la législation a été adoptée par le Parlement, les condamnations internationales ont augmenté.
Audrey Gadzekpo, chef du Centre pour le développement démocratique, a qualifié la législation de "non nécessité absolue."
« La Constitution est la loi suprême du pays et tout projet de loi du Parlement doit être conforme à la Constitution, et nous ne pensons pas que ce projet de loi le soit », a-t-elle ajouté.
Les États-Unis se sont dits profondément troublés par le projet de loi, affirmant qu’il menace la liberté d’expression des Ghanéens et demande instamment que sa constitutionnalité soit examinée, a déclaré mercredi le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.
Dans une interview à la radio, le procureur général et ministre de la Justice, Godfred Yeboah Dame, a déclaré qu’il ne conseillerait pas au président de signer un projet de loi qui ne respecte pas la constitution.
Les personnes LGBTQ+ au Ghana se disent inquiètes pour la sécurité de leur entourage, comme les fournisseurs de soins de santé, ainsi que pour elles-mêmes.
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